Réponse à la crise énergétique : encore un effort Monsieur le Président
Par jean-Pierre ROUX - Journal RESO n° 221 - Janvier 2023
Mis en ligne le 14 janvier 2023

Il y a quelques jours le gouvernement annonçait par la voix du ministre de l’Économie la fixation d’un prix maximum de 280 € sur l’année pour les contrats d’électricité payés par les TPE en permettant de fait aux commerçants et entreprises concernés une renégociation quasi automatique de leurs contrats d’électricité. Malgré la satisfaction affichée par le ministre il faut savoir que ce tarif est très largement supérieur au tarif qui prévalait avant le début de la crise énergétique. De plus il s’agit d’un tarif calculé sur l’année alors que le montant payé est bien sûr plus élevé en hiver qu’en été.

On peut craindre que cela aboutisse quand même à ce qu’un certain nombre de commerçants soient contraints de fermer leurs portes ne pouvant faire face au paiement de leurs factures.

Pourtant la solution serait simple : imposer un tarif maximum compatible à la fois aux nécessités de la production et aux besoins des usagers privés comme industriels. Cela a marché pendant plus de 40 ans à la satisfaction de tous.

A noter que cette crise énergétique n’est pas le fruit du hasard. Au-delà des raisons ponctuelles (guerre en Ukraine, immobilisation d’une partie des centrales nucléaires pour réparations ou maintenance) elle est largement due à la fixation même du tarif de l’électricité dans le cadre européen. Celui-ci est indexé sur le prix du gaz qui s’est envolé avec la guerre en Ukraine. Les pays de l’UE ont engagé une renégociation de cet accord mais celle-ci traîne en longueur du fait notamment des Allemands. Surtout c’est la mise en concurrence de la fourniture d’électricité voulue par la commission européenne qui est la cause principale. EDF doit vendre à ses concurrents une partie de sa production à un prix inférieur à son coût alors même que le coût de cette production augmente. De surcroît, les gouvernements depuis trop longtemps n’ont pas su prévoir le vieillissement des centrales nucléaires. Au lieu de construire de nouvelles centrales, ils en sont même venus à supprimer l’une d’entre elles (Fessenheim) et étaient prêts à en supprimer d’autres y compris les gouvernements de Macron avant 2022. Tout cela sous prétexte de favoriser les énergies renouvelables alors que celles-ci sont loin d’être la panacée. Les éoliennes ne fonctionnent que s’il y a suffisamment de vent et il faut les compléter par une autre source d’énergie polluante comme les centrales hydrauliques ou à charbon.

Dans ce domaine comme dans d’autres le libéralisme démontre qu’il est incapable de faire face aux besoins de la société, tout cela pour enrichir une petite minorité aux dépens du plus grand nombre.