Algérie : Après la suspension de cinq travailleurs : De nouveau, la protestation à l’hôpital de Canastel
Par B. Mokhtaria
Mis en ligne le 10 février 2009
Malaise à l’hôpital pédiatrique de Canastel. Les travailleurs ont observé, hier, un sit-in d’une heure à l’intérieur de l’établissement pour protester contre ce qu’ils qualifient de « décisions abusives » prises, dernièrement, par la direction.

C’est la suspension, à titre « conservatoire », a tenu à préciser le directeur général de l’EHS Canastel, de cinq employés de l’hôpital qui a fait déborder le vase.

Le personnel paramédical et les autres travailleurs, considérant ces sanctions abusives et sévères, ont demandé à la direction de revoir ces décisions dans un délai de 24h, avant la montée au créneau du personnel. Selon les représentants du syndicat des paramédicaux et des travailleurs, « le personnel fait face actuellement à beaucoup de problèmes causés par la direction. ». Ils parlent de « harcèlement moral, de discrimination, de deux poids deux mesures dans l’application de la réglementation, de l’absence de règlement intérieur, du non-respect des 40h de travail exigées par la loi, de l’absence d’un service de chirurgie dentaire, du manque de matériel pour la prise en charge des malades...

« Nous avions espoir que la situation s’améliore avec l’installation d’un nouveau directeur, mais nous constatons que ce sont les mêmes problèmes qui reviennent et ce sont toujours, le malade et le travailleur qui sont pénalisés », ont déclaré, hier, les représentants des travailleurs lors du sit-in.

Malgré ce bras de fer entre le personnel et l’administration, le syndicat se dit prêt pour le dialogue, autour d’une même table, avec le directeur général pour régler tous les problèmes. « Nous laissons les voies du dialogue ouvertes et nous n’avons pas voulu pénaliser les malades avec ce mouvement de protestation, puisque le sit-in a été tenu entre midi et 13h, moment de déjeuner du personnel et l’activité de l’hôpital n’a pas été affectée par cet arrêt de travail », ont souligné les représentants des deux syndicats.

Mais pour la direction générale de l’hôpital, ce mouvement de protestation est illégal. La direction en a été informée la veille seulement. Concernant la suspension des cinq employés, le directeur de cet établissement explique que « deux des travailleurs ont été suspendus pour négligence, deux autres pour refus de travail. Tous les quatre font partie du personnel de cuisine, suspendus de façon conservatoire après vol d’un équipement de cuisine. Quant à la cinquième employée suspendue, il s’agit d’une infirmière sanctionnée pour abandon de poste.

Cet arrêt de travail est maintenu jusqu’aux résultats de l’enquête menée par l’administration et la police puisqu’il y a eu dépôt de plainte ».

Sur l’absence de règlement intérieur et du non-respect des 40h de travail, le même responsable souligne qu’effectivement l’établissement n’a jamais eu de règlement intérieur mais, des démarches seront entreprises prochainement pour l’élaboration de ce document. « L’établissement a fonctionné, jusqu’à présent, par des notes qui sont affichées par l’administration pour assurer la discipline. Quant aux 40h de travail, elles sont respectées. La loi stipule que toutes les administrations finissent le travail à 16h30 ». Concernant le manque d’équipement, le directeur commente que l’établissement a fait un grand effort dans ce sens. Le budget de fonctionnement a augmenté de 300% et l’effectif de 70% .

Il annonce, d’autre part, que le service de chirurgie dentaire sera inauguré prochainement. Il fonctionnera avec deux chirurgiens-dentistes.