Journal RESO n° 212
Mars 2022
Mis en ligne le 11 mars 2022

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 et 3 : International / p.4 à 6 : Place au débat : Pour un grand service public de la perte d’autonomie / p.7 et 8 : Actualité sociale : Printemps des services publics

L’Edito de Marinette Bache et Pierre Kerdraon

Dans un mois aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle. Je ne reviendrai pas sur le bilan de Macron (voir numéro de février). J’insisterai par contre sur le contexte. En formulant les précautions d’usage, la crise sanitaire semble s’éloigner même si on observe une légère hausse des contaminations ces derniers jours. Il y a seulement une quinzaine de jours on aurait pu penser que cette élection allait se jouer dans un contexte économique favorable, ce qui avantage généralement le gouvernement et le président en place. La décision de Poutine d’envahir l’Ukraine a modifié la donne. Les conséquences de cette guerre vont avoir des répercussions importantes tant en Russie que dans les pays occidentaux. L’essence coûte déjà de plus en plus cher mais ce n’est pas le seul produit qui sera touché. Le gaz, l’électricité et, d’une manière générale, toutes les matières premières vont voir leurs prix augmenter parfois dans des proportions importantes. L’Ukraine regorge de beaucoup de minerais dont la production va manquer. Faute de débouchés ou de ce dont elles ont besoin pour produire, des usines vont devoir fermer, entraînant une nouvelle augmentation du chômage. On parle de 100 000 réfugiés ukrainiens qui pourraient venir s’installer en France. Aujourd’hui Macron semble jouir d’une situation favorable, revêtant les habits de diplomate en chef.

Il n’est pas sûr que cela soit toujours le cas dans un mois alors que comme c’est souvent le cas lorsqu’une guerre se prolonge, les éditoriaux des journaux et les émissions spéciales à la télé finissent par être remplacés par l’actualité au quotidien. D’ici les élections législatives du mois de juin les Français pourraient bien se remémorer les actions des Gilets Jaunes, les grèves et manifestations contre la réforme des retraites, la situation à l’hôpital et la gestion chaotique de la pandémie par le gouvernement, les attaques contre la Sécurité sociale et les services publics. Même s’il refuse le débat avec les autres candidats, Macron ne pourra pas échapper à une critique de son action et de ses décisions passées comme cette vente sous Hollande alors qu’il était ministre de l’économie d’une partie d’Alstom à General Electric et la revente par GE à la France de ces mêmes turbines après qu’au passage certains s’en soient mis plein les poches. (...)

Le candidat président nous promet s’il était réélu l’allongement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans ou la libre gestion des équipes pédagogiques par les directeurs d’écoles sans compter la remise en cause de tout ce qui fonde le pacte social français. N’oublions pas que, malgré le « quoi qu’il en coûte », le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté a explosé. Cela au moment où les bénéfices des sociétés cotées au CAC 40 n’a jamais été aussi élevé.

Plus que jamais, face à la tempête qui s’annonce, il est souhaitable que les partis de gauche se parlent et mettent en place les conditions d’un large accord pour les élections législatives. Le chacun pour soi n’est plus de mise lorsque c’est l’avenir de la France et des Français qui est en jeu.

Documents joints