Journal RESO n° 189
Février 2020
Mis en ligne le 25 février 2020

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p. 2 : Solidarité internationale / p.4 à 6 : Place au débat : La réforme des retraites, clé de voûte des réformes Macron / p.6 et 7 : Actualité sociale (Retrait réforme retraite et Hospitalisation à l’américaine)/ p.8 : Coup de gueule (communiqué CDDSP)

L’édito de Marinette Bache

Voici donc mon dernier édito dans la version « papier » de notre bulletin mensuel. Des contingences matérielles nous contraignent à abandonner ce canal au profit du seul numérique. Notre combat continue cependant. Et il reste le même, avec vous, fidèles lecteurs, à nos côtés.

Un édito que j’écris dans une période politique hallucinante où le candidat macroniste à la Mairie de Paris démissionne suite à la publication d’une vidéo sexuelle qu’il a lui-même envoyée lorsqu’il était porte–parole du gouvernement. Qu’y a-t-il de plus ahurissant : Que ce genre « d’atteinte à la vie privée » se banalise ou bien qu’un ministre soit assez irresponsable pour se conduire de la sorte ? Ce type a quand même la confiance (c’est un de ses proches) de celui qui possède le pouvoir d’appuyer sur le bouton du nucléaire. Ca fait froid dans le dos.

C’est la ministre Buzyn qui va faire la campagne municipale de Macron à Paris. On continue à nager dans le surréalisme. N’est-on pas en pleine épidémie du coronavirus ? Et Buzyn, n’est pas celle qui est responsable du plus long mouvement social connu dans les hôpitaux publics, presque un an et toujours en cours ? Celle qui a supprimé 4500 lits en 2 ans ? Celle qui a réussi à unir tous les acteurs de l’hôpital, de l’aide-soignant au professeur de médecine, contre ses projets ? Celle contre laquelle ont démissionné les chefs de service ? Celle qui ferme les maternités et les hôpitaux de proximité ?... Pire, c’est Olivier Véran qui la remplace au ministère des Solidarités et de la Santé. Qui est cet illustre inconnu de député macroniste ? Celui qui a, en 2018, déposé un amendement pour retirer la Sécurité sociale de la Constitution ! (...)

Mais jusqu’où s’arrêteront-ils, pour reprendre la célèbre formule ? Voici 15 mois que commençait la révolte populaire des Gilets jaunes. Voici 11 mois que l’hôpital public est en ébullition, ses personnels au bord du burnout. Voici 3 mois que les grèves contre la casse des retraites se prolongent. Avec comme seule réponse la violence verbale et physique. Avec le refus de tout dialogue. Avec un autisme affirmé qui n’entend rien.

Voici 2 ans que Macron et ce gouvernement cristallisent contre eux, plus que de la rancœur, la haine des milieux populaires, précarisés, pressurisés, méprisés, désespérés. Et ils continuent, au service de leurs amis de la finance mondialisée, sans dévier d’un iota de leur dogme libéral.

Après moi le déluge ? Ces prétentieux abjects, sans respect aucun pour le peuple français qu’ils brocardent éhontément, ne vivent que pour les intérêts personnels des riches, crachent sur toutes les solidarités… mais appellent la République au secours quand le boomerang de leur inconséquence leur revient dans les dents. Ils n’espèrent qu’une chose : que les 18% qui ont pu, par effraction démocratique, les faire élire par rejet populaire de Le Pen, réussissent une 2ème fois leur sale coup.

À trop jouer avec le feu, on finit par se brûler, dit-on. Mais ils s’en moquent. La finance a toujours préféré Hitler au Front populaire. C’est le peuple qui se blesse en éteignant l’incendie.

Du pain sur la planche pour Résistance Sociale.