Algérie : Grève du CLA les 8 et 9 février
Transmis par notre correspondant en Algérie
Mis en ligne le 8 février 2009
Une grève de 2 jours est entamée aujourd’hui par le Conseil des lycées d’Algérie (CLA). Par ce mouvement de protestation, les enseignants du secondaire comptent relancer leurs revendications socioprofessionnelles.

Selon Mme Hassiba Bentayeb, attachée de presse du CLA, cette grève est décidée lors des assemblées générales des délégués des lycées tenues à travers les 48 wilayas du pays. « C’est la base qui a opté pour la grève » souligne notre interlocutrice qui prévoit une « forte adhésion des enseignants » à ce débrayage.

« Les enseignants sont en colère et ne cessent de demander la radicalisation de nos actions afin de pousser les autorités à prendre en charge leurs doléances » ajoute-t-elle. Outre ses revendications classiques, le CLA joint un autre point et non des moindres à sa liste de protestations.

« Les enseignants doivent retrouver leurs pouvoirs pédagogiques » soutient-elle. « C’est l’administration qui décide à notre place et l’enseignant est devenu un simple exécutant » s’indigne Mme Bentayeb. Ce débrayage vise aussi à « arrêter le harcèlement » dont font l’objet les enseignants depuis le début de l’année en cours. « La tutelle nous fait signer des rapports hebdomadaires sur l’avancement des programmes », une procédure que qualifie l’oratrice d’« inacceptable ».

Il est à rappeler que le Conseil des lycées d’Algérie n’a tenu aucun mouvement de protestation depuis le début de cette année scolaire. Ayant signé une « charte » avec les autres membres de l’Intersyndicale, les enseignants du secondaire semblent décidés à agir seuls. Le CLA, selon notre interlocutrice, ne va pas s’arrêter là et d’autres actions sont attendues à l’avenir.

« La tendance au sein du syndicat est à l’organisation de grèves cycliques » révèle Mme Bentayeb. Des débrayages qui ne manqueront pas de perturber la scolarité des élèves, notamment les classes de terminale. Pourtant, cette année « est l’une des plus difficiles pour les bacheliers », selon les propos mêmes du ministre de l’Education nationale. N’empêche, les enseignants sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications.

Ils exigent notamment l’augmentation des salaires par la revalorisation du point indiciaire à 165 DA, la promulgation immédiate d’un régime indemnitaire conséquent et la révision du nouveau statut particulier. Deux revendications fondamentales dont la concrétisation n’est pas pour demain. Cela, puisque la position officielle de l’Etat à ce sujet est des plus claires. « Pas de promulgation de régime indemnitaire avant la finalisation de la totalité des statuts particuliers » ne cesse-t-on de répéter. Une opération, faut-il le dire, qui se fait très lentement et qui risque de n’être achevée qu’à la fin de l’année en cours.

Le CLA exige aussi le droit de départ à la retraite des enseignants après 25 ans de service. Un point qu’il appuie avec une étude selon laquelle la majorité des enseignants décèdent avant d’atteindre l’âge de la retraite.