Journal RESO n° 182
Juin 2019
Mis en ligne le 13 juin 2019

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 à 6 : Place au débat : le lycée professionnel / p.7 : Convergences / Avez-vous remarqué ? / p 8 : Coup de gueule

L’édito de Marinette Bache

Comment ne pas consacrer cet édito de juin à l’analyse des résultats de l’élection européenne ?

Je m’attarderai peu sur le score de LREM qui représente désormais clairement la droite libérale ; la vieille droite qui prétendait avoir le « sens de l’État et de l’intérêt des Français » est appelée à disparaitre ou à se fondre dans le libéralisme. La stratégie de Wauquiez de concurrencer le Rassemblement National sur ses thèmes et en poursuivant le message rétrograde de Fillon sur le plan sociétal n’a pas marché. Il faut dire que la politique libérale de Macron rend compliqué le message de la droite. Comment s’opposer à quelqu’un qui fait la politique que l’on souhaite ? Cette politique est par ailleurs la cause essentielle du score du FN/RN.

Comme souvent dans ce type d’élections les Verts, eux, font un score à deux chiffres mais, comme les soufflés, ça retombe généralement lors de l’élection suivante.

A gauche l’élection européenne n’a pas été favorable. Le PS fait sensiblement le même score qu’aux présidentielles, LFI chute lourdement, le PCF et Génération.s n’obtiennent pas assez de voix pour avoir des élus. Plus que jamais chacun parle de la nécessité de rassembler mais quand LFI explose les appels au rassemblement de ceux qui partent ressemblent plus au recollage des gauchismes de tous poils qu’à une volonté de se mettre à l’épreuve des attentes populaires.

Distinguons d’une part les prochaines élections municipales, où il faudra bien, en acceptant les réalités d’aujourd’hui, que la raison l’emporte et que le rassemblement le plus large possible se fasse contre la politique de Macron sous peine de voir la macronie envahir nos territoires, et, d’autre part, la réflexion nécessaire à la reconstruction de la gauche sur le long terme.

Pour cela ne nous cachons pas la vérité : 2 faits se détachent qu’on ne peut dissocier :

- le mécontentement populaire s’est exprimé majoritairement à travers le vote d’extrême droite,
- la gauche, dans son ensemble, est électoralement inexistante.

Il nous faut nous attacher à l’analyse de ces 2 données –complémentaires-. Il nous faut le faire sans fard si nous voulons comprendre et agir pour reconstruire le lien brisé avec le monde du travail. Moins de 12% des ouvriers, 13% pour les employés votent à gauche ; ces chiffres montent à 40% et 27% pour le RN. (...)

Penser que les Français sont devenus des fachos serait une grave erreur… et ce serait surtout une façon de se dédouaner collectivement de n’avoir pas, depuis des années, compris ce que les classes sociales qui sont le socle de la gauche, nous disaient à chaque élection : les préoccupations sur l’EMPLOI, le SALAIRE, la PROTECTION SOCIALE, les SERVICES PUBLICS, la LAÏCITE sont à prendre en compte AVANT toute autre considération.

Certains l’ont assez bien compris… mais on ne règle pas en quelques mois ce qui a été abandonné, depuis une trentaine d’années au moins, au profit de ce qui est considéré par les « oubliés » comme des préoccupations de nantis. Si nous voulons convaincre les Français des classes défavorisées de l’importance de répondre à la crise humanitaire et à la crise écologique, il faut D’ABORD –et sans tergiverser- prendre en compte leur réalité quotidienne et inscrire comme PRIORITAIRE, mieux que dans nos programmes, DANS NOTRE MILITANTISME la question sociale, la question sociale, LA QUESTION SOCIALE. RESO continuera, pour sa part, à s’y employer.

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