Le combat continue à la maternité du Blanc (36)
par Marinette Bache
Mis en ligne le 30 novembre 2018

Le combat continue ! Mais saluons d’abord le travail exceptionnel effectué, cet été, par le collectif « Cpasdemainlaveille » et par le Comité de défense de l’hôpital. Saluons l’implication de nombreux élus, ceux du Blanc, derrière la maire, Annick Gombert, mais aussi les très nombreux maires des petites communes alentour qui sont allés jusqu’à rendre leur écharpe pour défendre la survie de cette maternité de proximité tellement nécessaire. Combien de villes et de villages ont arboré tout l’été –certains encore- affiches, slogans, banderoles pour le maintien. Pas une manifestation publique culturelle et/ou festive sans qu’on en parle. La célèbre Fête des barques de Lurais a vu défiler une barque sur ce thème ; elle fût des plus applaudies. Et pas une manifestation sportive sans qu’une association y porte les couleurs de la maternité.

Eh bien, ils ont quand même osé : la décision de fermeture a été confirmée lors du conseil de surveillance des hôpitaux de Châteauroux – Le Blanc le 19 octobre 2018. Ils ont condamné les futures mamans à faire –au minimum - plus de 30km pour aller accoucher. Dans une zone rurale, sur de petites routes, avec des conditions climatiques pas toujours faciles en hiver.

Ce n’est pas la 1ère fois que cet hôpital est l’objet d’attaques visant à le transformer en un centre de gériatrie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit à terme. Cette région, bien sûr, n’est bonne qu’à être un réservoir à vieux pas trop argentés et ruraux qui plus est. Alors, un hôpital de proximité, avec un service de médecine accueillant, une chirurgie de 1er secours, un secteur d’ophtalmo très bien équipé –alors qu’il faut attendre des mois pour un rendez-vous ailleurs- des urgences performantes… qu’en a-t-on à faire ? Non, soyons sérieux : parlons comptable !

Pour nos casseurs tout est bon, y compris l’entreprise de dénigrement systématique. Selon Mme Buzyn, l’hôpital du Blanc, et sa maternité, sont dangereux. Ben voyons ! C’est nettement moins dangereux d’emmener une femme accoucher à Châteauroux ou à Poitiers (le CHR de Châtellerault est aussi dans le collimateur des financiers), soit 70 km sur les petites routes !

Tout a été systématiquement organisé pour « démontrer » qu’il n’y avait pas lieu de maintenir une maternité au Blanc. D’abord la baisse artificielle du nombre de naissances tombé d’environ 370 à 300 ? Bien sûr, puisqu’on envoie, au prétexte de sécurité, les femmes attendant des jumeaux ou atteintes d’obésité se faire suivre ailleurs ; mais c’est le même médecin qui pratique, compétent à la maternité de Châteauroux il ne le serait plus au Blanc ? La « pénurie » de personnels est aussi organisée tant pour les médecins que pour les soignants : aucune recherche pour les remplacements nécessaires de poste, pis on ignore les candidatures spontanées.

Quant au projet porté par 3 gynécologues-obstétriciens, lui aussi a été tout simplement ignoré par l’Agence Régionale de Santé.

Le nouveau Préfet de l’Indre, à peine nommé, mais déjà parfait perroquet du gouvernement et de l’ARS, le répète à l’envi : il y a un problème de "sécurité ». Et il annonce que la maternité ne rouvrira pas... Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. La méthode n’est pas nouvelle, M. le Préfet, M ; le Ministre… et M. le député qui ne fait pas concorder ses votes à Paris avec son langage au Blanc !

Seulement voilà : dans cette région de l’Indre, chaque famille (c’est mon cas !) a un parent ou connait un ami qui doit la vie à la présence de cet hôpital ; alors la mobilisation, qui est forte depuis des années, continue.

On nous dit que « les décisions qui ont été prises ont été mûrement pesées et peut-être mal comprises. » Comme le souligne le collectif : quel mépris pour les citoyens et les élus ! La maternité, sécure comme les autres services de l’hôpital, ferme pour des raisons financières qu’on ne veut pas avouer comme ça ; elle ferme parce qu’on refuse les moyens au service public, hospitalier comme les autres. C’est assez clair pour être compris !

Mais la lutte continue. Toujours aussi soutenue par la population. Et tous se sont donnés rendez-vous le 21 novembre à Paris. Nous les soutiendrons.