Journal Résistance Sociale n° 170
Mis en ligne le 23 mai 2018

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 : Hommage à Liliane Caillaud-Croizat / p.3 à 5 : Place au débat : quelle refondation de l’Union européenne ? / p. 6 et 7 : Actualité sociale / p.8 : Coup de gueule

L’édito de Marinette Bache :

Bientôt la 11ème séquence de grève à la SNCF. Quoi qu’en disent le gouvernement et la direction de la SNCF, le mouvement ne s’essouffle pas. Conducteurs, contrôleurs et aiguilleurs sont toujours fortement mobilisés. Nul doute que la consultation organisée par les syndicats rencontrera un écho important comme cela a été le cas à Air France, obligeant le PDG, désavoué, à démissionner. Il n’est pas sûr que Pépy, qui a déjà déclaré cette consultation illégale, accepte d’en tirer les mêmes conclusions. Mais illégale pourquoi ? Parce que ce n’est pas le PDG qui l’organise ? Et pourquoi ne serait-il pas possible aux organisations syndicales de consulter l’ensemble du personnel ne serait-ce que pour s’assurer que leur démarche reçoit l’accord de celui-ci ? Sans doute ce qui embarrasse le PDG c’est que preuve soit faite, au-delà des chiffres de grévistes, que cette grève est largement soutenue en interne, comme elle l’est majoritairement chez les usagers même si les instituts de sondage à la solde du pouvoir tentent de démontrer le contraire. Chacun a bien conscience que si les cheminots perdent leur combat, ce sont d’autres pans entiers de nos droits sociaux qui risquent de partir en fumée.

Deuxième journée de solidarité, rabotage des prestations sociales, contractualisation de la fonction publique, remise en cause du temps de travail des fonctionnaires, attaque frontale contre la Sécurité sociale …, les projets du président et du gouvernement ne manquent pas. C’est pourquoi on ne peut que se réjouir de voir l’ensemble des syndicats présents au mouvement unitaire du 22 mai pour la défense du service public, plus particulièrement de la Fonction publique, et plus encore de constater l’appel commun de plus de 80 organisations à la journée du 26 mai. (...)

En effet seule l’unité la plus large peut permettre d’installer un véritable rapport de force dans tout le pays. Au-delà des divergences programmatiques ou tactiques, beaucoup ont compris qu’il était urgent d’agir. On peut espérer que cette marée populaire du 26 mai entrainera les hésitants, ceux qui invoquent des prétextes pour rester dehors. 50 ans après mai 68 le contexte n‘est pas le même mais c’est toujours l’immense majorité de la population qui crie sa lassitude de voir les richesses accaparées par une minorité quand de plus en plus de personnes vivent dans la précarité et la misère. Non il n’y a pas de fatalité. Jupiter peut bien rêver d’être empereur d’Europe et pourquoi pas du monde, il faut le ramener à la réalité. La France a une histoire et la Révolution Française comme le programme du CNR ne peuvent passer par perte et profit pour le seul plaisir de celui qui se rêve en un nouveau Napoléon.