Journal Résistance Sociale n° 166
Janvier 2018
Mis en ligne le 30 janvier 2018

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 : International / p.3 à 6 : Place au débat (Le PLFSS – suite par Jean-Claude Chailley) / p.6 et 7 : Actualité sociale : p.8 : Coup de gueule

L’édito de Marinette Bache :

En ce début d’année, on peut déjà se livrer à un 1er bilan de la politique menée par Emmanuel Macron.

Ainsi s’alignent la baisse des budgets de la politique de la ville, renvoyant sur les collectivités locales de nombreuses charges sans les recettes correspondantes, la mise en cause du logement social à travers la baisse des APL, qui reporte les problèmes d’une population déjà peu favorisée sur les sociétés et offices d’HLM, la baisse des budgets de la recherche et de l’enseignement supérieur, la confirmation de la hausse de la CSG pour les retraités, alors que, dans la difficile situation économique et sociale, ils sont des acteurs essentiels de la solidarité familiale. La journée de carence vient de faire son retour pour des fonctionnaires dont le salaire est déjà gelé.

À cela s’ajoutent la mise en cause généralisée de l’hospitalisation publique par l’accélération de la ferme-ture d’hôpitaux et de services, d’une part, par les coupes drastiques dans leurs moyens financiers, d’autre part, les contraignant à négliger l’achat de matériel, l’entretien des bâtiments et, bien sûr, à réduire les effectifs déjà insuffisants.

Les maisons de retraite publiques sont exsangues, obli-geant bien souvent les personnels à une forme de maltraitance, par manque de temps, dans les soins portés aux résidents.

La Poste, qui n’a plus de service public que le nom de ses missions, continue froidement à fermer des bureaux dans les quartiers de nos villes et les petits bourgs de nos campagnes et se met à faire payer des services que ses employés ont, de tout temps, rendu gratuitement.

Malgré un diagnostic juste sur la diminution de qualité de l’école publique, le ministre Blanquer met en place une politique qui en baissera encore plus le niveau requis auprès des élèves ; ainsi ce sont à nouveau les enfants des populations défavorisées, ceux qui ne peuvent aller chercher le savoir ailleurs, qui seront touchés, tandis que l’hémorragie des enfants des couches moyennes et supérieures vers le privé ne fera que s’amplifier.

Les ordonnances sur la loi « travail » sont en place, per-mettant aux entreprises de s’essayer aux premières « ruptures conventionnelles ». Le compte « pénibilité » a été supprimé. (...)

Tandis que les fonctionnaires et les retraités constataient la baisse de leur pouvoir d’achat en ce début janvier, l’ensemble des salariés apprenaient les hausses de début d’année : énergie, essence, transports…

C’est l’OFCE qui le dit : "En 2019, les 2 % les plus riches capteront 42% des gains à attendre de la mise en place des mesures fiscales." La réforme bénéficiera aux 10 % plus hauts revenus de France. Ils concentrent près de 43 % des 9 milliards d’euros de baisse d’impôts. Parmi ces 10% aux plus hauts revenus, la réforme fiscale profitera essentiellement aux 1 % et même au 0,1 % les plus riches. L’effet sur les classes moyennes est faible – elles gagneront autour de 25 € par mois.

Les classes populaires, elles, risquent d’être les grandes perdantes. Et l’ISF a été supprimé pour les actionnaires...

Dans ce contexte, Macron et sa majorité ne se sortent pas bien des sondages. Le problème est qu’aucune alternative politique ne se fait jour, les vieux partis ayant perdu toute crédibilité et les nouveaux ne faisant pas montre de volonté d’accéder réellement au pouvoir pour « changer vraiment la vie ».

Du pain sur la planche pour les militants de tous horizons du mouvement social. Bonne année 2018 !