Journal Résistance Sociale n° 157
Mars 2017
Mis en ligne le 28 mars 2017

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 : L’édito / p.2 : Actualité internationale : Il y a 60 ans, Pierre Mendes France prédisait les tares de l’Union européenne / p.3 à 6 : Place au débat : Pour qui roule Macron ? (On peut y associer Fillon et Le Pen) / p.7 : Actualité sociale : Présentation du « Manifeste pour le Service public du 21ème siècle » / p.8 : Coup de gueule : Pas de compétences ni d’argent français pour le « mur de la honte » ! / Hommage : Henri Emmanuelli

L’édito de Marinette Bache :

À moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, un vrai débat de fond ne semble pas avoir commencé. On peut même douter qu’il aura lieu. Certes chacune et chacun a exposé ses idées mais le débat reste encore occulté par les affaires tandis qu’à en croire les sondages les deux grands partis qui ont géré à tour de rôle la vie politique depuis 30 ans sont sur le point d’exploser. Une élimination de Fillon au premier tour serait sans doute synonyme d’éclatement de LR. Quant à la gauche, déjà morcelée en de nombreux partis ou mouvements, elle semble vouée, faute d’unité, à passer elle aussi à la trappe au 1er tour. Après la présidentielle, que restera-t-il du parti fondé à Épinay en 1971 par François Mitterrand et quelques autres et qui, 10 ans après et avoir, avec le PCF, écrit le « programme commun de gouvernement », amenait la gauche au pouvoir le 10 mai 1981 ? On peut légitimement se poser la question quand on voit une partie des socialistes (en fait les sociaux libéraux) rejoindre Macron, l’homme des médias et des banques. Sans même attendre les législatives qui pourraient être fatales au PS –comme à l’ensemble des formations de gauche-, on voit mal comment un nouveau replâtrage pourrait s’opérer. Les dissensions, pour ne pas dire les haines, qui se sont accumulées depuis 5 ans n’ont rien à voir avec ce qui s’est passé en 1993, en 2002 ou en 2007. (...)

Du côté de l’autre gauche, les relations entre la France Insoumise et le PC ne sont pas non plus au beau fixe. Difficile d’appréhender aujourd’hui comment cela va évoluer surtout si la droite réactionnaire ou l’extrême-droite parvenaient au pouvoir.

Ce ne serait pas mieux avec Macron, en supposant qu’il parvienne à construire une majorité, les salariés actifs, retraités ou chômeurs ne peuvent pas s’attendre à vivre des jours heureux. Inutile de dire que dans ce contexte, il n’est pas beaucoup question des problèmes sociaux, ce qui avait en partie motivé la création de Réso en 2003 au lendemain de l’élection de 2002.

Il est vrai qu’à part la grève générale en Guyane, résultat d’un abandon généralisé de ce territoire, il n’est pas beaucoup question des luttes des salariés pour s’opposer à l’extension du travail du dimanche, à la stagnation des salaires ou à la remise en cause de la durée du travail. Quant au chômage on sent bien qu’une fois les élections passées, les entreprises licencieront à nouveau à tour de bras, surtout si elles sont confortées par l’arrivée au pouvoir de Fillon ou de Macron. Pour sa part, Résistance Sociale continuera inlassablement à prêcher l’unité de la gauche, préalable indispensable à la défense des intérêts du plus grand nombre.