Militante féministe inlassable, elle savait que l’émancipation de la femme passait par les luttes sociales : pas de droit à l’IVG sans véritables services publics, pas d’égalité femmes-hommes tant que le travail précaire et le temps partiel contraint existeront.

Elle y consacra sa vie et n’a cessé de nous avertir que rien n’était acquis. Car elle savait, Maya, le prix de la lutte, ce qu’il avait fallu donner pour arracher le droit à l’IVG et ensuite, ce qui est moins connu, pour créer le délit d’entrave à l’IVG.

Ce qui nous manquera le plus sont sûrement ses beaux coups de gueule et ses terribles engueulades. Car Maya c’était aussi ça : une sincérité déconcertante, une franchise et une fougue à en renverser les tables.

Elle refusait toute soumission de la femme à une quelconque tradition, culture ou religion. Elle combattait le patriarcat, le voile et l’excision.

Elle lisait avec attention notre journal et travaillait aux convergences avec obstination pour que l’ensemble des luttes porte le combat féministe. Son combat rejoignait sans nul doute le nôtre pour la République laïque et sociale.