Journal REsistance SOciale n° 136
Avril 2015
Mis en ligne le 27 avril 2015

Au sommaire ce mois-ci :

p.1 et 2 : L’édito / p.2 : Solidarité internationale / p.3 : Place au débat (Forum européen des alternatives les 30 et 31 mai prochains à Paris) / p.4 à 6 : Place au débat (De Guéret à Guéret pour les services publics du 21ème siècle !) / p.7 : Actualité sociale (Convergeons à Guéret pour la défense, la reconquête et le développement des services publics !) / p.8 : Coup de gueule (Cessons de faire des économies sur l’avenir de nos enfants !)

L’édito de Marinette Bache :

J’éviterai, vous le comprendrez, de parler de la mascarade organisée par des Le Pen père et fille qui se partagent les créneaux de vote de l’extrême-droite comme de l’incongruité du futur nom de l’UMP ; on se demande ce qu’il reste de « républicain » chez ces ultra-libéraux à la sauce Sarkozy ! Les médias donnent à ces épiphénomènes une importance qu’ils ne méritent pas.

« La dette publique a le plus augmenté dans les pays qui ont appliqué les recettes de rigueur budgétaire de la troïka. » C’est ce que révèlent les statistiques publiées par Eurostat. Ces recettes, basées sur la réduction de la « dette publique » donc sur des coupes budgétaires dans les budgets nationaux, sont responsables du marasme économique et social que nous subissons. Cela n’empêche pas Manuel Valls d’affirmer péremptoirement qu’il va continuer. En attendant : Conflit à Radio France, plan de licenciements de 1 000 salariés à Vivarte (ex-Groupe André), alors que, dans le même temps, l’ex-PDG s’en va avec la coquette somme de 3 millions d’euros, nouveaux projets de reculs sociaux du tandem Macron/Valls, que ne trouble pas le désaveu infligé par le peuple lors des élections départementales… Macron aurait même affirmé qu’il était contre le statut des fonctionnaires… Valls affirme dans la presse allemande que les salariés français seraient trop protégés et d’autres, comme le FMI, suggèrent de baisser le SMIC de 300 euros… Et Bercy prévoit de nouvelles restrictions budgétaires qui se traduiront par de nouvelles réductions de subventions aux collectivités territoriales et vraisemblablement par de nouveaux déremboursements de la Sécurité sociale.

Face à ces reculs, la journée d’action du 9 avril à l’appel de quatre organisations syndicales s’est traduite par un bon succès et plus de 83 manifestations à travers toute la France. On espère que la mobilisation sera encore plus importante en juin lorsque le projet de loi Macron reviendra en seconde lecture à l’Assemblée nationale.

Côté politique, le PS est entré dans sa phase préparatoire au congrès de Poitiers. Peut-on espérer que celui-ci permettra une inflexion de la politique gouvernementale ? Même si rien n’est encore joué, on peut s’étonner que des membres du gouvernement aient osé signer le texte de la motion de la direction sortante qui contient quelques critiques des mesures prises par celui-ci. A force de croire qu’un congrès se gagne à gauche et que les « choses sérieuses » se font à droite, les dirigeants du PS discréditent leur parti. Les adhérents refuseront-ils ce double langage et remettront-ils leur parti sur des rails socialistes ? On verra. Il faut noter que la pression des tenants d’une ligne de gauche n’est pas pour rien dans le renvoi au mois de juin de l’examen du projet de loi Macron. On doit aussi noter que la loi Santé, votée le 14 avril par les députés, ne cède pas aux exigences des médecins libéraux qui refusaient la généralisation du tiers-payant. Cependant cette loi se caractérise surtout par la suppression de 22 000 postes dans les hôpitaux d’ici 2017. Soumission aux dogmes libéraux obligent…

Pendant ce temps-là, la casse de l’enseignement public pour tous se poursuit. Après la réforme du temps scolaire en primaire, c’est au tour des collèges. Au nom d’un prétendu refus de l’élitisme, on supprime l’enseignement du latin et du grec et on diminue le temps consacré à l’enseignement des langues, privilégiant l’anglais au détriment des autres langues. Pire que tout, l’enseignement ne serait plus donné par matière mais de manière pluridisciplinaire sur trois ans (voir coup de gueule page 8).

Côté international par contre, on ne peut que se réjouir de la constance du gouvernement Syriza en Grèce, qui vient de faire voter des mesures importantes comme le retour de 4 000 fonctionnaires licenciés sous le gouvernement précédent ou le relèvement des bas salaires. La preuve que, quand on en a la volonté, on peut s’opposer avec succès aux diktats du gouvernement allemand et du FMI, tétanisés à l’idée de voir la Grèce abandonner l’Euro. On aurait aimé que le gouvernement français appuie avec force cette résistance mais c’est tout le contraire…

Pendant ce temps, la mobilisation pour le rassemblement de Guéret des 13 et 14 juin autour de la défense des services publics s’organise. Résistance Sociale, partie prenante à cette initiative vous appelle bien sûr à y participer (voir l’appel des syndicalistes page 7).