Algérie : menace de grève dans le secteur de l’éducation
Mis en ligne le 6 janvier 2014
Les organisations syndicales ne sont pas satisfaites de leur dernière rencontre avec le ministre de tutelle, Abdelatif Baba Ahmed, qui, faisant intervenir à tour de rôle ses collaborateurs, lors d’une réunion avec les représentants des syndicats du secteur, dimanche dernier, laissait entendre que le principal des revendications a été pris en considération. Que ce qui reste le serait à l’avenir sur décision du gouvernement. Ce n’est pas du tout ce que les syndicats ont compris. Bien au contraire. « Il nous a clairement expliqué qu’aucune de nos revendications ne pourrait être satisfaite dans l’immédiat parce que le gouvernement a décidé ainsi », ont déclaré des syndicalistes à la fin de la réunion qui a duré près de quatre heures.

Le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) prend acte des décisions déclarées et non déclarées officiellement mais décide, sans trop tarder, de réagir à ce qu’il considère comme un rejet et une négligence de ses doléances et celles de toute une corporation. Des assemblées générales (AG) sont prévues dans les établissements du secondaire, au cours de cette semaine. Elles seront suivies de rencontres au niveau des wilayas, jeudi 9 janvier, et d’un conseil national, samedi, le 11 janvier, à la demande de la base. Deux points principaux sont au menu : l’actualisation de la prime du sud et la révision du statut particulier. Aucun changement pour la deuxième revendication, depuis des années qu’elle a été mise sur la table des négociations. Pour la prime du Sud, une grève qui a duré sept semaines, a eu lieu le troisième semestre de l’année dernière, en plus de trois jours le mois de février de la même année. Des syndicats de l’éducation, dont le Snapest et l’Unpef (Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation), les deux syndicats de la santé, Snpsp (Syndicat national des praticiens de la santé publique) et Snpssp (Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique), ainsi que le Cnes (Conseil national des enseignants du secondaire) ont pris part à un large mouvement de grève, initié par les enseignants du Sud. Suite à quoi le ministère de tutelle a décidé d’y répondre favorablement en annonçant enfin le calcul de la prime du Sud sur la base du nouveau salaire de base. Instruction a été donnée à la direction de la Fonction publique pour faire le nécessaire de façon à réhabiliter les concernés dans leur droit à une prime décente. Celle-ci a été donc attribuée juste après mais avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2012 et non du 1er janvier 2008, revendication sur laquelle insistait et insiste encore la corporation. L’appel à sa satisfaction a été relancé lors de la rencontre de dimanche dernier mais sans résultat probant. En plus de l’actualisation de la prime du Sud, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, les enseignants du sud pressent les autorités concernées de procéder à la distribution des logements, entre autres revendications qui restent en suspens.