Algérie Le CLA annonce une grève à partir de la 2e quinzaine du mois d’avril
Mis en ligne le 19 mars 2012

Les syndicats autonomes de l’éducation nationale restent sceptiques quant aux négociations menées avec la tutelle autour de l’élaboration du statut particulier. Même si la plupart d’entre eux n’ont pas fixé de date précise, un mouvement de contestation se prépare d’ores et déjà, afin d’imposer leurs « légitimes » revendications.

Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) a, pour sa part, annoncé une grève à partir de la deuxième semaine de la reprise scolaire, soit au cours de la deuxième quinzaine du mois d’avril. Contacté par Le Temps d’Algérie hier, le porte-parole du syndicat, Achour Idir, a fait savoir que des contacts sont menés avec d’autres syndicats du secteur afin de créer un espace de convergence syndicale et pour s’entendre sur une plateforme consensuelle de revendications, comme cela a déjà été le cas en 2004, après la création de l’intersyndicale de l’éducation, à l’initiative du grand syndicaliste défunt Osmane Redouane.

Achour Idir précise que la bataille sera menée coûte que coûte, même si son syndicat doit faire cavalier seul. Il affirme par ailleurs que le ministère cherche à gagner du temps. « Nous n’avons jamais trop compté sur ces négociations, qui n’ont jamais réellement eu lieu, car menées avec des syndicats partisans ». L’élaboration du statut particulier doit se faire, de l’avis du même syndicaliste, par le partenaire social, car c’est lui le représentant de la base. Il a rappelé toutefois que l’union des syndicats a contribué à arracher des acquis qui « ne sont certes pas suffisants, mais ils ont concouru à l’amélioration des conditions de travail de la corporation ». Le CLA s’est d’ores et déjà allié au Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) pour initier leur mouvement de contestation.

Sadali appelle les syndicats à unir leurs forces Salem Sadali, secrétaire général du Satef, appuie l’avis du CLA, affirmant que « seule l’union peut faire valoir les droits des travailleurs de l’éducation ». Il appelle ainsi les syndicats à faire converger leurs forces et faire renaître l’intersyndicale de l’éducation.

Selon lui, le ministère essaye, à travers les négociations menées avec les syndicats « partisans », de « gagner du temps et faire avaliser des décisions déjà prises. Des négociations qui durent depuis deux mois, c’est du jamais vu », ajoutant qu’« aucune promulgation ne sera accordée. Il y aura quelques retouches, mais insignifiantes ». Sadali estime que « si les syndicats n’arrivent pas à s’entendre sur une action commune, aucun problème ne sera réglé ».

Rappelant que l’intersyndicale, fondée en 2004, a été cassée par des « pseudo-syndicats », Sadali a avancé que les syndicats invités aux négociations sont ceux qui acceptent de jouer le jeu, dans l’objectif de tirer profit, notamment des promotions ou des détachements.

Allant plus loin dans ses pensées, il affirme que M. Khaldi, secrétaire général du ministère de l’Education, « utilise tous les moyens pour disperser les rangs des syndicalistes », ajoutant que ce dernier a réussi à créer un climat « houleux ». Interrogé sur les syndicats qui annoncent une grève au cas où les négociations avec le ministère n’aboutissent pas, Sadali a déclaré que « cette grève organique est dictée dans le but de gagner de nouveaux adhérents, avant le 31 mars, date fixée pour prouver leur représentativité sur le terrain ». Cette accusation vise le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), qui a annoncé, dans un communiqué de presse, un mouvement de contestation si les négociations en cours avec la tutelle ne sont pas fructueuses.

Meziane Meriane a, pour sa part, précisé que la dernière rencontre avec le ministère est fixée pour aujourd’hui, où il sera question de faire un récapitulatif de toutes les propositions faites par les syndicats, avant de les soulever à la commission ad hoc. Cette commission doit les débattre avant de les présenter au gouvernement. Meriane a, par ailleurs, annoncé la tenue de son conseil national les 24 et 25 mars, où il sera question de décider de l’action syndicale à mener si leurs propositions ne sont pas prises en compte.