Algérie : Gestion des oeuvres sociales « On n’est pas sorti de l’auberge », selon le Snapest
Mis en ligne le 22 février 2012
Le dossier des œuvres sociales ne cesse de soulever des remous au sein de la sphère syndicale.On n’est toujours pas sorti de l’auberge pour le Snapest, puisque le contrôle financier s’effectue par l’Etat. De ce fait, " la mainmise de l’UGTA sur la gestion de ces fonds, est loin d’être vaincue ".

La décision ministérielle relative à la gestion des oeuvres sociales définissant les mécanismes contribuant au contrôle de l’action des commissions de wilayas et de la commission nationale ainsi qu’à la rationalisation des dépenses a été promulguée lundi, non sans susciter des réactions syndicales du moins ceux qui ont proposé une gestion décentralisée. Le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meriane Meziane, ne mâche pas ses mots, la donne n’a pas changé pour lui. Tant que la tutelle n’a pas encore épousé l’idée d’un " contrôle de proximité, " il y aurait toujours de la corruption et des surfacturations. On ne fait pas un changement dans la continuité ", souligne-t-il. En termes clairs, il dira que la " gestion de l’UGTA se faisait de la même façon que la présente rien ne va changer, on a fait que changer des hommes ".Il regrette par ailleurs que les urnes aient tranché pour une gestion centralisée. Il a insinué par ailleurs que son organisation continuera à militer pour une gestion décentralisée pour que l’argent revienne aux nécessiteux de l’éducation et demandera, à cet effet, que les promesses de la campagne électorale, à savoir, 50 millions pour un retraité soit respectée.

Revenant à ladite décision ministérielle, celle-ci, est composée de 77 articles, la décision confère aux syndicats " le droit de faire des propositions et de s’enquérir du programme annuel relatif à la gestion des oeuvres sociales et du bilan annuel établi par la commission nationale et les commissions de wilayas ".

Elle définit également la composition des structures des commissions des oeuvres sociales (commissions de wilayas et commission nationale) et les domaines où les fonds des oeuvres sociales doivent être dépensés. Les modes et sources de financement des programmes annuels des oeuvres sociales sont également précisés dans le texte qui stipule que le financement se fait à travers " le prélèvement de 3 % de la masse salariale des travailleurs du secteur y compris les indemnités ". Les fonds des oeuvres sociales peuvent être financés, selon cette décision, par notamment les recettes des manifestations culturelles et sportives organisées par les commissions des oeuvres sociales ainsi que par les contributions financières des travailleurs et des agents ou des dons ". S’agissant du contrôle financier de la gestion des oeuvres sociales, ce dernier s’effectue par l’Etat, conformément à l’article 72 de la décision ministérielle. Le chargé de l’information du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST), Messaoud Boudiba, a indiqué qu’une nouvelle proposition a été ajoutée au texte, conférant à la commission nationale la mission d’établir le bilan de ses activités annuelles qui sera présenté à l’Assemblée générale constituée des présidents et représentants des commissions de wilayas. Le dossier de la gestion des oeuvres sociales des travailleurs de l’éducation avait suscité une grande polémique entre partisans et opposants du système de gestion centralisée des fonds. La question a été tranchée à travers le recours à un referendum qui a consacré la gestion centralisée de ces fonds. Les fonds des oeuvres sociales gelés durant 2010 et 2011 sont estimés à 20 milliards de DA, rappelle-t-on.