Algérie : 250 employés perdent leur emploi à Hassi Messaoud
Mis en ligne le 21 janvier 2012
250 employés ont été licenciés abusivement, et ce, rien que pour avoir revendiqué leurs droits, a-t-on appris hier, dans une conférence de presse au siège de la Laddh à Alger-Centre. « Si tu revendiques tes droits, tu es licencié sur le champ. Si tu ne dis rien, tu es exploité à tort dans ton propre pays », a regretté un des employés qui sont venus de Hassi Messaoud.

Recrutés par l’entreprise multinationale Italienne, Bonatti/Spa, les trois délégués des employés ont dénoncé des dépassements inadmissibles à l’encontre des travailleurs d’une part, et la transgression des lois, à commencer par le Code du travail, d’autre part. Suite à un mouvement de protestation des travailleurs qui ont réclamé la révision des salaires ainsi que l’amélioration des conditions socioprofessionnels, conformément à la loi en vigueur, la totalité des travailleurs ont été remplacés par d’autres, a-t-on indiqué. Par ailleurs, ce personnel n’est pas resté les bras croisés sans réagir et défendre ses emplois dignement. Aussi, des lettres et des rencontres ont été effectuées auprès de Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’Ugta, M.Youssef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines et au bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), et l’inspection du travail qui a procédé à la réunion de conciliation, mais sans grand résultat.

« La société Bonatti/Spa a reconnu les droits des travailleurs devant l’inspection du travail, mais la loi et les recommandations n’ont pas été appliquées », ont révélé les délégués des travailleurs. Le résultat de leurs actions n’a pas été vain. On note 40 employés de Ouargla récupérés par l’entreprise « Ensp », une filiale du groupe Sonatrach et 32 autres personnes ont réintégré leurs postes d’origine à Bonatti/Spa. Un ingénieur en génie chimique touche un salaire de base de 15.000 DA.

Le salaire net est de 28.000DA/mois malgré la spécificité de la zone 9 qui est classée comme zone la plus éloignée, donc la plus rémunérée. Pas loin de Bonatti/spa en comparaison avec les employés de l’Ensp (une entreprise algérienne), qui assurent les mêmes tâches et fonctions mais qui touchent au minimum 120.000DA/mois. Répondant au sujet des entreprises sous-traitantes algériennes qui activent au sud, les interlocuteurs ont répondu que « c’est pire encore ». Il y a des salaires de 18.000 DA/mois, contre des fortunes amassées par les sous-traitants.

Idem pour l’entreprise Bonatti/spa, selon les dires des employés de cette même entreprise.

Une situation sur laquelle il reste à méditer encore puisque même dans son propre pays l’Algérien subit des humiliations et autres injustices contre toute attentes par des expatriés. S’agissant des revendications des employés, ils demandent « la réintégration dans leurs postes », tout en attirant l’attention des pouvoirs publics à s’intéresser de près à l’emploi des employés par les multinationales et les sociétés étrangères au sud du pays. « Nous n’avons pas eu l’Indépendance nationale aux fins de faire appel aux étrangers pour nous exploiter de nouveau ». Stop à l’exploitation et au « complexe » de supériorité.