Journal REsistance SOciale n° 96
Septembre 2011
Mis en ligne le 27 septembre 2011

Au sommaire ce mois-ci :

p1 et 2 : L’édito / p2 : Solidarité internationale / p3 et 4 : Pacte pour l’Euro Plus / p4 : Hausse déguisée de la CSG / p5 : Communiqué UNRPA / p5 : Communiqué CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires / p6 et 7 : École : Pas de quoi être fière, la France ! / p7 : 27 septembre : grève dans l’Éducation nationale / p8 : Coup de gueule

L’édito de Marinette Bache :

Traditionnellement, la rentrée scolaire est marquée par des manifestations d’enseignants et de salariés. Nous n’y échapperons pas cette année encore, tant il est vrai que les suppressions massives d’emplois et de classes se traduisent par une dégradation de l’école que même l’OCDE reconnaît. Le libéralisme, la marchandisation n’aboutit jamais qu’à l’appauvrissement de la société pour le seul bénéfice de quelques nantis ! C’est en particulier le cas de notre hôpital public, naguère considéré comme une référence à l’étranger, et dont la qualité se dégrade asphyxiée par les conséquences de la loi Bachelot. Sans compter les menaces que font peser sur lui les multinationales de la santé à travers un recours devant la Cour européenne de Justice, au prétexte d’une distorsion de concurrence. Et l’accès égal de tous à des soins de qualité va encore être mise à mal par le doublement de la TCA infligé aux mutuelles santé par le plan Fillon. Mais François Barouin a déclaré n’avoir aucun état d’âme ni d’interrogation sur le principe… Dont acte !

École, hôpital public, services publics en général, Résistance Sociale est bien sûr aux côtés de celles et ceux qui luttent pour les préserver. Occasion de dénoncer l’accord de libre échange qui pourrait être signé prochainement entre l’Union Européenne et le Canada, et qui pourrait aboutir à un « AMI Plus », au terme duquel plus rien n’échapperait à la concurrence libre et non faussée. A l’évidence, les gouvernements européens n’ont pas su tirer les leçons du passé et notamment de la crise de 2008. Et l’on ose nous parler de nouveaux plans d’austérité au moment où on découvre que des banques –sauvées par l’argent public- ont sciemment mis des collectivités locales dans le rouge en leur vendant des placements « à risque ». Grèce, maintenant Italie, bientôt Portugal et Espagne : on se dirige tout droit vers une récession généralisée. En France, en attendant mieux, on parle d’instaurer, comme en Allemagne, la fameuse règle d’or : l’argent public pour les banques, la bourse, la spéculation et la rente ; en contre partie de l’augmentation du chômage et de la dégradation de la vie des citoyens !

Faudra-t-il attendre une grande dépression pour que les peuples se réveillent ? Des ripostes tentent bien de s’organiser, mais elles sont encore aujourd’hui trop morcelées et trop peu structurées comme celles des « indignés », pour que le succès soit rapidement au rendez-vous. Et pourtant cela est la marque, dans les pays européens, dans les pays arabes, en Israël, mais également aux États-Unis et à l’imitation de pays d’Amérique latine, d’une aspiration des peuples à en finir avec le libéralisme.

En France, la présidentielle de 2012 approche à grands pas. Au-delà du tout symbolique changement de majorité au Sénat, à défaut d’une véritable perspective de changement, c’est le spectre de la haine et du chacun pour soi qui risque de prévaloir avec la xénophobie érigée en politique, à laquelle s’adonnent d’ailleurs parfois Sarkozy et son gouvernement.

L’affluence à la Fête de l’Humanité a permis de crédibiliser l’aspiration à un changement radical de politique refusant toute forme de libéralisme. De leur côté, les primaires du PS et du PRG sont un exercice grandeur nature avec son cortège de coups médiatiques et de coups bas. Reste à savoir si elles favoriseront ou non l’élan démocratique. Celui-ci serait sans aucun doute plus sûrement assuré si nos concitoyens avaient le sentiment de pouvoir élire un homme ou une femme capable de remettre notre pays sur la voie de la justice et du progrès social.

Résistance Sociale n’entend pas pour sa part s’immiscer dans cette élection pas plus que de se prononcer pour un ou une candidat(e) lors du premier tour de 2012. Chacune et chacun doit se sentir libre de son choix. L’essentiel pour nous est que sonne l’heure du changement. Pour cela, quel que soit le candidat ou la candidat qui accédera à la Présidence de la République, ne doutons pas que la vigilance du mouvement social ne sera pas seulement utile mais nécessaire à la construction d’une société de progrès !

Marinette BACHE