Algérie : Mouvement de protestation à partir de la mi-octobre
Mis en ligne le 25 septembre 2011
Quelques jours après la rentrée scolaire, le secteur de l’éducation est toujours sous tension. Quelles sont les intentions des syndicats autonomes ? Réponse avec Meziane Meriane, porte parole du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST).

Le SNAPEST a brandi, il y a quelques jours, la menace d’une grève dès la rentrée scolaire. Pourquoi ?

Effectivement, nous avons brandi la menace de grève, parce que nous sommes revenus à la case départ concernant le régime indemnitaire. Lorsque nous avons arraché notre régime indemnitaire, les pouvoirs publics étaient en position de force. Malgré notre mobilisation, une prime assez conséquente, appelée IATC ( indemnité amélioration des tâches complémentaires) qui correspond à 50 % du salaire principal, est supprimée par la commission ad hoc. Par contre, ceux qui ont réclamé leur droit profitant de la conjoncture tunisienne et égyptienne ont vu toutes leurs doléances satisfaites. Et c’est tant mieux ; sauf que cela a créé une injustice. A la même catégorie 13, vous trouvez une différence de plus de 14 000 DA. On réclame donc que justice soit faite.

Il y a également les problèmes spécifiques à nos camarades enseignants du Sud. Malgré la promesse de monsieur le ministre de l’Éducation de leur trouver une solution, rien n’est fait ! Le pouvoir d’achat est laminé par l’inflation que les pouvoirs publics n’arrivent pas à contrôler et à maîtriser. Les dernières augmentations sont déjà ingurgitées par cette inflation omniprésente. Tout ceci nous pousse à monter au créneau pour dénoncer encore une fois l’incompétence de ceux qui ont la charge de tous ces dossiers.

Le ministre de l’Éducation nationale a promis, lors d’un déplacement à Tindouf le premier jour de la rentrée, que « tous les problèmes seront réglés » ? Le croyez ?vous ?

Nos décideurs n’ont pas de dénominateur commun et une coordination d’ensemble capable de réussir à prendre en charge les problèmes des fonctionnaires. Ils passent leur temps à colmater les brèches à la place d’une planification claire prenant en charge tous les problèmes d’une façon globale. Les promesses de monsieur le ministre vont rester sans lendemain, comme c’est le cas pour celles qui les ont précédées !

Quelle est votre position par rapport à la proposition du ministère de réduire le volume horaire des cours et de consacrer le reste aux activités récréatives ?

Il y a eu ce qu’on appelle dans les sciences de l’éducation l’application du rythme scolaire. Il y a une grande contrainte pédagogique sur nos enfants que l’on doit prendre en charge. Le volume de travail reste le même. Mais au lieu de le répartir sur 32 semaines, il est reparti sur 36 semaines. D’où la diminution du volume horaire hebdomadaire. Maintenant, de 14 h 30 à 16 h, l’école dispense une animation culturelle. Nous demandons que ce soient les spécialistes qui prennent en charge nos enfants.

Considérez ?vous que les appels du ministère à un dialogue avec les partenaires sociaux sont efficaces ?

Les rencontres au ministère de l’Éducation sont beaucoup plus consacrées à la prise en charge des problèmes qui se posent au niveau des wilayas. Mais à chaque fois que l’on pose un problème de fond, tel que le dossier d’augmentation des salaires, la réponse du ministre de l’Éducation est sans équivoque/ « ce n’est pas ma prérogative » ! Alors que la porte de la chefferie du gouvernement reste fermée à tous les syndicats autonomes.

Le 29 septembre prochain se tiendra la Tripartite dite sociale. Vous n’êtes pas invités. Quelles sont vos propositions ?

Malheureusement, encore une fois, c’est l’exclusion pure et simple des syndicats autonomes de la Tripartite. Avec un régime politique actuel basé sur l’exclusion et une gestion opaque, c’est le contraire qui nous aurait étonné. C’est la nature du régime qui explique l’exclusion des partenaires. Nos revendications sont connues. Il s’agit de la réduction de l’IRG, la suppression de l’article 87 et 87 bis du Code du Travail, une retraite après 25 ans de service pour les enseignants et l’alignement de tous les salaires sur la grille des salaires et non proportionnellement au SNMG.