Journal "REsistance SOciale" N° 14
Avril 2004
Mis en ligne le avril 2004
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale / EDF-GDF : changement de statut mais pas de privatisation ! De qui se moque-t-on ?/ Actualité sociale/ Décentralisation : Raffarin à contre sens et à contre temps/ Le Nord Cotentin résiste face au désengagement de l’Etat et aux privatisations en cours/ Quand les libéraux font appel aux Etats/ Coup de gueule

Le mot de la Présidente

Il est commun d’entendre que les Français ne s’engagent plus dans la vie publique, que les partis et les syndicats, et même les associations ne trouvent plus preneurs, que le nombre de leurs adhérents est en baisse générale et vertigineuse.

Bref, le Français deviendrait individualiste, replié sur sa petite vie, indifférent aux malheurs du monde et au destin des hommes.

Est-ce si vrai que çà ?

Oui, les partis perdent des adhérents et n’ont plus guère de militants, oui le nombre de syndiqués est en régression, oui les associations ont beaucoup de mal à trouver des bénévoles.

Le peuple français dont chacun s’accorde à louer le sens du politique et de l’intérêt général est-il en train de tomber dans le chacun pour soi ? Pas si sûr !!!

Un exemple : les émissions de géopolitique trouvent leur public, ce qui ne risque pas d’arriver outre-atlantique !

Les Français savent juger les évènements avec recul. On ne leur a pas vendu une deuxième guerre du Golfe, ils ne se feront pas reprendre par un remake de Timisoara. Preuve de leur regard intelligent sur le monde.

Ils soutiennent les manifestations de défense des retraites quand il n’y participent pas en masse, applaudissent les déclarations des intermittents avant chaque spectacle, encouragent les grèves des chercheurs, comprennent celles des enseignants quand on veut brader l’école, des électriciens et des postiers quand on veut détruire le service public, et même celle des cheminots… qui leur posent quelques problèmes. Voilà même qu’ils se sont remis à voter.

Alors ? Si individualistes que çà les Français, qu’on trouve toujours présents aux grands rendez-vous ? Et si leurs partis et leurs syndicats les écoutaient un peu ? S’ils ne signaient pas en catimini avec un gouvernement ultra-réactionnaire des compromis inadmissibles, s’ils entendaient leur base quand celle-ci refuse d’abandonner la conception française de la solidarité, du service public, de la culture, de la nation, de l’Etat… ? Si les dirigeants s’enfermaient un peu moins dans leur supérieure, peut-être les Français retrouveraient-ils le chemin de l’engagement collectif.

Le succès, en tout juste un an, de notre RESO nous conduit à l’optimisme.

Marinette BACHE

Documents joints
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