Le 13 juin se tiendront les élections européennes. L’Europe, dans les médias est présentée comme le seul cadre d’avenir prometteur et même … possible. Cela mériterait donc un vaste, profond réel débat mené avec enthousiasme par les politiques, appuyés fortement par les relais d’opinion et tranché par les citoyens. Or à quoi a-t-on droit ? A des débats creux, des listes creuses et des slogans creux. Des débats creux : le droit au mariage homosexuel, l’apprentissage de l’espéranto, la défense des automobilistes, la situation en Palestine, … toutes questions (ou presque), tous combats (ou presque) parfaitement honorables mais qui semblent bien éloignés de l’enjeu européen ! Des listes creuses : listes catégorielles de tous poils, plus ou moins communautaristes, professionnelles, voire sectaires, à côté et noyant par leur nombre celles des formations politiques où semblent avoir trouvé place tous les recalés du suffrage universel national. Et pour finir même des slogans creux au service des « grands » partis. Que penser en effet de ce slogan qui nous vante « l’Europe sociale » ? Quelle Europe sociale puisque le fondement même de la construction européenne qu’est le traité de Maastricht et ses fameux 5 critères ne permet aucune marge de manœuvre sociale aux Etats ? Qu’au contraire il a imposé de nombreux reculs sociaux en matière de droit du travail, de services publics, d’intervention de l’Etat, qu’il permet - pour ne pas dire plus - la marchandisation de la protection sociale ou de l’école !! Quelle Europe sociale quand la politique économique et sociale est corsetée par les dogmes libéraux ? Et de l’autre côté on nous vante « l’Europe puissance » .Mais de quoi s’agit-il là encore ? Si une politique indépendante des Etats-Unis a pu être menée dans le conflit irakien, c’est l’axe Paris-Berlin-Moscou qui l’a permis et le courage et la volonté que cet axe a été capable de déployer face à l’alignement atlantiste de l’Espagne (d’alors), du Royaume-Uni, de l’Italie et de la Pologne. Tristes élections… Le rôle d’une association comme la nôtre n’est pas de donner de consignes de vote. Nous ne le ferons pas. Chacun suivra les indications de son syndicat, de son parti … ou sa propre analyse. Mais nous sommes bien certains que ce n’est pas du parlement européen qui sortira des urnes le 13 juin que viendra le renouveau social en France !
Marinette BACHE