Journal "REsistance SOciale" N° 20
Novembre 2004
Mis en ligne le novembre 2004
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale / Les dits et les non-dits du rapport THELOT : ou comment creuser les inégalités sociales/ Actualité sociale/ Le « Rejet de CHIRAC », le « Malaise Social » sont-ils de Mauvaises Raisons de voter NON ?

Le mot de la Présidente

Les jours qui viennent vont avoir un impact important sur l’avenir de notre pays. L’issue du référendum interne du Parti Socialiste sur le projet de traité constitutionnel ne sera pas sans conséquence sur le vote des Français surtout si comme nous l’espérons le non l’emporte. Bien sûr cela n’empêchera pas les partisans du oui de continuer à prêcher leurs convictions et on les verra probablement comme en 1992 à la même table que les représentants de la droite nous vanter les soi-disant avancées d’un traité qui, s’il était adopté rendrait bien problématique tout progrès social dans une Europe plus libérale que jamais. Du moins on peut espérer que cela les rendra moins arrogants, moins sûrs d’eux.

A l’inverse, si le oui l’emporte, nul doute que ses partisans chercheront à pousser leur avantage et à faire payer leur peur à ce qui ont osé défendre le non.

On peut être sûr que des voix relayées pas certains médias plaideront pour que le Parti Socialiste abandonne définitivement toute référence au socialisme et se convertisse au blairisme à l’image de Strauss-Kahn et consorts. Lionel Jospin qui n’en finit pas d’effectuer son retour verra sans doute là l’occasion de trôner à nouveau parmi les siens et d’expliquer que tout compte fait la politique c’est bien agréable.

A droite, le sacre programmé de Sarkosy, qui a multiplié ces derniers temps les cadeaux au patronat, privatisé France Télécom et lancé la privatisation d’EDF/GDF, ne sera pas non plus sans conséquence sur l’avenir de la droite, surtout si JUppé est définitivement mis hors jeu par la justice. On peut craindre que le petit Nicolas cherche à copier avec ardeur son grand frère Bush et élimine ce qui reste de la droite républicaine, alors que ses représentants comme Villepin ou Debré peinent à s’affirmer. Nul doute que, dans ce contexte, Raffarin malgré les rumeurs régulières sur son remplacement, ait encore de beaux jours devant lui.

Pendant ce temps là, il est fort peu question des problèmes des Français, du chômage qui ne cesse d’augmenter, de la pauvreté qui grandit, du pouvoir d’achat qui baisse malgré les campagnes orchestrées par la grande distribution. Le gouvernement multiplie les avantages pour les plus riches mais ne trouve pas d’argent pour augmenter le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Il nous parle de cohésion sociale mais orchestre en même temps la démolition du droit du travail, l’augmentation de la précarité, la dilapidation du patrimoine de la France. Sous couvert de modernisation, il s’attaque aux principes républicains de l’école …

Oui, décidément il faut espérer que la prise de conscience qui est en train de se faire jour dans une certaine partie de la gauche à l’occasion du débat sur le traité constitutionnel européen se prolongera bien au delà du référendum.

Marinette BACHE

Documents joints