Journal "REsistance SOciale" N° 22
Janvier 2005
Mis en ligne le janvier 2005
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale/ Les Américains victimes de la mondialisation libérale/ Coup de Gueule/

Le mot de la Présidente

Chacun le voit : un malaise profond mais pas toujours clairement défini envahit l’ensemble du monde salarial.

Dans le privé, depuis longtemps, la crainte du chômage domine, permettant de formidable régressions tant des rémunérations (heures supplémentaires non payées, suppressions des primes, blocage des salaires …) que des conditions d’emploi (conditions de travail s’aggravant, généralisation de l’emploi précaire, ..). Au point que les luttes sociales ne sont pratiquement plus que des luttes de dernier recours (quand, par exemple, l’entreprise délocalisée, laisse une centaine d’employés sur le carreau). L’attachement viscéral et on pourrait dire ancestral à l’outil de travail en arrive à disparaître sous la colère et le désespoir comme en témoigne certaines destruction de matériel.

Dans le public, les fonctionnaires ou les agents des services publics en arrivent à ne plus s’offusquer d’être continuellement raillés, dévalorisés, moqués par la « bien-pensance ». Eux qui, souvent, étaient empreints d’une grande conscience du service public et du service au public, marquent aujourd’hui une grande lassitude vis à vis de l’évolution « commerciale » de leur travail. Garant de l’égalité des citoyens, comme du rôle de l’Etat, ils étaient fiers de le servir. Aujourd’hui, on leur demande de ne plus avoir en face d’eux des « usagers » mais des « clients ». Ils ont bien vite compris que le vrai souhait était de mieux traiter le « client riche » que le « client pauvre » ! Alors ils font leurs « 35h » et pas plus.

Mais dans le secteur privé comme dans le secteur public, la colère gronde. Ou, au moins, la désillusion est certaine. On ne croit plus en l’avenir. Et les partis politiques de gauche ne donnent guère de perspectives, hésitants qu’ils sont entre le fatalisme (« on ne peut pas faire autrement » ; « il y a la construction européenne » ) ou l’abandon du combat social (« il faut moderniser ») quand ce n’est pas un certain mépris pour les salariés qui pointe son nez (« les Français ne sont pas assez travailleurs » ; « notre programme est trop exigeant » …).

Qui peut dire comment cela se terminera ? Par un retrait de plus en plus grand de la vie publique, comme l’illustre la montée de l’abstention ? Par un repli sur soi et la montée du « sauve qui peut » individuel où chacun sera bien évidemment broyé ? Par une explosion violente mais sans lendemain ? Ou , au contraire, par une révolte, un vrai refus et l’exigence d’une remise en question de la société ?

Le rôle des militants de gauche convaincus que nous sommes est de favoriser cette dernière possibilité. Notre bulletin veut y aider. Aidez-nous à le faire connaître !

Marinette BACHE

Documents joints
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