Journal "REsistance SOciale" N° 23
Février 2005
Mis en ligne le février 2005
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale/ On n’oublie pas : Par Gérard FILOCHE/ Actualité sociale/ Coup de Gueule/

Le mot de la Présidente

Les manifestations de défense de l’emploi et des salaires, dans la fonction publique comme dans le privé, ont été de francs succès. Elles démontrent la réalité et l’ampleur du ras-le-bol et de la colère des salariés.

Bientôt trois ans après l’arrivée du gouvernement Raffarin, l’ensemble du monde salarial n’en peut plus : chaque semaine apporte son lot d’atteintes aux droits sociaux, de mépris des travailleurs, de pertes d’emplois, de pertes de pouvoir d’achat. Et maintenant même, après l’aggravation de la loi sur le temps de travail, de remise en cause directe du salaire !

Nous devons saluer ceux qui se sont mobilisés pour participer à ces manifestations comme ceux qui ont encore le courage de faire grève. C’est grâce à eux, grâce à leur envie de se battre encore, que l’espoir de pouvoir stopper la fuite en avant libérale persiste.

Alors que les élites ont abandonné toute idée de « changer la société pour changer la vie » et se seraient bien, pour la majorité d’entre-elles, coulées dans la facilité des institutions politiques ou syndicales, les militants « de base » secouent de partout leurs organisations. Le PC, tenté par un étrange OUI-NON, voit ses adhérents entrer farouchement dans la campagne contre le traité constitutionnel. Chez les Verts, dont on connaît le fédéralisme, on se pose beaucoup de questions, et le OUI n’a pas fait le score espéré. 40% du PS a quitté son européisme béat et plus encore sans doute, le manifestera dans l’isoloir. Les adhérents du MRC s’ouvrent enfin vers l’extérieur. Chez les organisations syndicales, FO a toujours été claire. Aujourd’hui, elle est brillamment rejointe par la CGT, la FSU, et moins clairement par l’UNSA et le groupe des Dix. Il y a même des fissures à la base de la très européïste CFDT !

Voilà - s’il était encore utile de la démontrer – la preuve que le peuple n’est pas si ignare qu’on se plait à le croire et qu’il ne se laisse pas conduire comme mouton à l’abattoir.

L’enjeu aujourd’hui est donc le suivant : faire comprendre aux salariés que cette fois, leur vote négatif aurait un sens et un débouché concret.

Pas si simple, me direz-vous, alors que depuis 20 ans le rejet systématique des équipes gouvernementales en place, par le peuple, lors des différentes élections, n’a jamais abouti à un changement de politique. Eh bien, à RESO, nous continuerons cette tâche avec confiance, car, loin des donneurs de leçons de tous poils, les salariés français ont su, une nouvelle fois, allier effort de la réflexion et courage de l’action.

Marinette BACHE

Documents joints
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