Le mot de la Présidente

Les sondages le confirment les uns après les autres : le « non » s’installe, majoritaire. L’abstention diminue et les intentions de vote pour le « oui » ne remontent pas. Certes, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Le matraquage des médias, tous ou presque acquis au libéralisme, va continuer et s’amplifier. Et les tenants du « oui » vont tout essayer pour effrayer les citoyens français : depuis le chantage à l’isolement de la France jusqu’à la crainte de voter « comme » Le Pen ou De Villiers …

Gageons que ceci ne marchera pas. Les Français ont pu constater lors du déclenchement de la guerre d’Irak que lorsque la France savait ouvrir une voie originale, tenir son rang, elle n’était pas isolée mais respectée et souvent admirée. De plus, les Français sentent confusément (quand un ministre hollandais ne le leur avoue pas « maladroitement » au détour d’une phrase !) que leur vote négatif serait probablement un vote libérateur pour d’autres peuples qui trouveraient, à leur tour, le courage de dire « non ».. Le libéralisme de la construction européenne ne fait pas des ravages qu’en France !

Quant à voter comme l’extrême droite, les citoyens français ont compris qui l’a fait prospérer et veulent désormais s’exprimer en fonction de leur vécu et de leurs intérêts. Leur « non » est profondément un non de gauche !

Bien sûr, pendant le peu de temps qui reste avant le scrutin du 29 mai, les adhérents de Réso vont encore et encore s’attacher à expliquer ce projet de traité, à mettre en évidence les risques, les atteintes à la souveraineté populaire comme aux droits sociaux. Et ce bulletin va encore s’y employer. Et nous vous invitons à continuer jusqu’au dernier jour cette campagne d’explications et de conviction auprès de votre famille, de vos amis, de vos collègues .. .

Mais qu’on nous laisse aussi dès maintenant nous réjouir pour deux raisons :

Nous avons été les premiers (peut-être les seuls) à dire que, chamboulant toutes les directions des partis politiques et même des syndicats cette campagne allait reclasser la gauche à gauche et la droite à droite : c’est ce qui se passe sous nos yeux !

Nous ne boudons pas notre plaisir de voir réunis sur les mêmes estrades pour défendre le « non » socialistes, communistes, républicains de gauche, mais aussi syndicalistes et militants associatifs, qui, au delà de leurs différences, parfois de leurs divergences, recommencent à se parler sans s’insulter, prélude au futur débat nécessaire à la refondation de la gauche que commence déjà à exiger le peuple, qui revient dans les meetings.

Alors, encore un effort, camarades !

Marinette BACHE