La France a dit Non.
Saluons d’abord l’intelligence et le courage du peuple français.
L’intelligence, car il n’a pas été possible de lui faire avaler que cette « constitution » était nécessaire à la construction européenne ou « neutre » - ni de droite, ni de gauche – comme ont osé le proclamer certains. La pérennisation du libéralisme économique, le dumping social, la vassalisation de la France, la soumission aux communautarismes… rien n’a échappé à sa vigilance – on a pu le voir lors des nombreux débats de la campagne.
Le courage aussi. Car il en fallait pour ne pas céder aux prophéties catastrophiques ou aux accusations d’irresponsabilité qui n’ont pas cessées durant le mois de mai.
Donc c’est fait. Le peuple s’est rappelé à ses dirigeants. Et principalement à ceux qui prétendent se situer à gauche sur l’échiquier politique pour leur indiquer qu’à ses yeux gauche ne peut rimer avec déni de démocratie et régression sociale comme le fait la construction européenne depuis ses débuts.
Les nombreux collectifs qui se sont constitués dans toute la France au cours de ces derniers mois ont permis aux militants syndicaux, politiques, associatifs mais aussi à des citoyens sans appartenance de retrouver le sens civique, de mener ensemble la campagne du Non.
La défense de la question sociale a été le ciment de ces collectifs, permettant souvent de dépasser les divergences. La volonté de rassemblement imposée par la « base » a prédominé dans l’action.
Face à un gouvernement qui a choisi d’ignorer le vote du 29 mai et de mener une politique encore plus libérale, ces deux éléments vont perdurer et peser aussi sur la nécessaire reconstruction de la gauche.
A Résistance Sociale, comme ailleurs, nous y apporterons notre pierre. Sans complexe mais sans prétention.
Avec l’avantage de notre diversité interne qui, depuis notre création il y a plus de deux ans, nous permet d’affirmer que notre objectif commun – remettre le progrès social au cœur d’un projet de gauche – est plus important que les vanités particulières.
La France a dit Non et tout reste à faire.
Marinette BACHE