Journal "REsistance SOciale" N° 31
Novembre 2005
Mis en ligne le novembre 2005
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité internationale/ Place au débat/ Avez-vous remarqué ?/ Actualité sociale/ Les bras m’en tombent/ Coup de gueule

Le mot de la Présidente

A droite, la course à la présidentielle est lancée. On pourrait penser que Résistance Sociale se moque un peu de qui portera les couleurs de l’UMP en 2007 mais, en fait, si j’évoque ce sujet aujourd’hui c’est que ce n’est pas sans répercussions sur la situation sociale.

Sarkosy a d’abord ouvert le bal, donnant l’impression de jouer sur le créneau de Le Pen, semblant prendre en compte le désir de sécurité des Français, principalement ceux des couches moyennes et populaires. On s’est vite aperçu de sa singulière conception de la question, faite d’inutiles et méprisantes opérations médiatiques tandis que les moyens de la police de proximité étaient rognés. L’excité de la droite est bien plus constant sur le plan économique. Ses soutiens étrangers en témoignent : de Georges Bush à Angela Merkel, c’est l’ultralibéralisme pro-américain qu’il revendique. On avait déjà pu s’en rendre compte lors de la campagne européenne : communautarisme contre solidarité nationale, charité contre sécurité sociale, acteurs religieux contre laïcité, laissez-faire contre services publics, financiarisation contre politique de l’emploi, atlantisme contre souveraineté populaire. Il n’est pas besoin de décrire les conséquences sociales d’une telle politique !

On assiste aujourd’hui à la mise sur orbite orchestrée d’un autre candidat potentiel : De Villepin. Plus posé que l’hystérique Sarkosy, encore auréolé de ses interventions à l’ONU, où il défendit avec brio et honneur la position française, il a la faveur des élites. Et pourtant ! A Résistance Sociale, nous nous devons de le juger sur la réalité de la politique qu’il conduit, pas sur les paillettes des apparences. De la symbolique quasi-suppression de l’impôt sur la fortune à la soi-disant baisse des impôts, à travers la suppression de tranches de l’IRPP, voilà une politique fiscale qui ne sert que les plus riches. De l’instauration des contrats « nouvelle embauche » à la remise en cause des seuils pour les délégués syndicaux, en passant par le déremboursement en matière de sécurité sociale et l’allongement de la durée du travail, voilà une politique sociale qui fragilise encore plus les travailleurs. De la privatisation annoncée des autoroutes en passant par le bradage les uns après les autres des fleurons de nos services publics (aujourd’hui EDF) ou à la casse du commissariat général au plan, voilà une politique économique qui démontre son manque d’ambition pour La France en matière industrielle, de recherche, d’éducation...La nature du Premier ministre, possible futur candidat à la Présidence de la République, s’y dévoile mieux que dans les discours internationaux : c’est un fieffé réactionnaire, d’autant plus dangereux qu’il apparaît « si propre sur lui ».

Cela ne peut que nous inciter, à Résistance Sociale, et nous l’espérons, comme tous les militants des diverses organisations du monde du travail, à œuvrer franchement à la reconstruction d’une gauche sincère et crédible, capable de gagner en 2007 et de rendre l’espoir à l’ensemble du monde du travail.

Marinette BACHE

Documents joints
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