Journal "REsistance SOciale" N° 32
Décembre 2005
Mis en ligne le décembre 2005
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale/ La délégation de service public est aussi un moyen de privatiser/ Les moins de 26 ans de nouveau dans les effectifs/ Actualité sociale/ Adieu la CFDT/ Bientôt les 40 heures payées 35 ?

Le mot de la Présidente

Ainsi, ce que l’on pressentait depuis des années, se sera produit en ce mois de novembre 2005 : la révolte d’une partie de la jeunesse des quartiers défavorisés, saisissant le prétexte de la mort tragique de deux jeunes de Clichy-sous-Bois et d’une provocation verbale du Ministre de l’Intérieur pour éclater de manière aussi violente que soudaine. N’en déplaise à Monsieur Sarkozy et à ceux qui lui ont emboîté le pas, ces évènements ne sont le produit d’aucune manipulation d’origine ethnique ou religieuse, comme l’a d ‘ailleurs reconnu un rapport des renseignements généraux.

On ne traitera pas ici de la réponse sécuritaire apportée par le gouvernement à cette violence urbaine dont les premières victimes ne sont pas à chercher parmi les plus riches. En revanche, on ne peut passer sous silence la réalité sociale qui en est l’une des causes principales, qu’il s’agisse du chômage, toujours aussi haut malgré les statistiques, ou des personnes aux très bas revenus dont les effectifs ne cessent d’augmenter (60 000 personnes supplémentaires au RMI en 2005 par rapport à 2004). Tant qu’on ne résoudra pas cette crise sociale qui dure maintenant depuis 30 ans, il est vain d’espérer mettre fin aux problèmes des banlieues.

Autre fait marquant de ces dernières semaines, la privatisation d’EDF et son entrée en bourse dont il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir les premières conséquences avec l’annonce de 6000 suppressions d’emplois d’ici 2007. Comme par miracle, l’action EDF a aussitôt augmenté de 0,92%, avant de redescendre aussi vite les jours suivants. !

Et pendant ce temps là, les profits des entreprises atteignent de nouveaux records comme ceux des actionnaires, ce qui n’empêche pas les uns et les autres de jouer les vierges éplorées lorsque les syndicats osent réclamer une augmentation salariale ou de meilleures conditions de travail : on ressort alors la menace d’une délocalisation, la concurrence avec les pays aux très bas salaires comme en Chine. On va même jusqu’à proposer aux salariés de travailler 40 heures et d’être payés 35 ! Décidément, nos patrons marchent sur la tête ! Croient-ils qu’en réduisant ainsi les salariés à toujours plus de précarité, ils en feront des bêtes de somme consentantes ?

Non, contrairement à ce que disait De Gaulle, les Français ne sont pas des veaux ! Ils l’ont prouvé le 29 mai ! A force de se voir priver de leurs droits et de leurs dignités, ils pourraient bien renverser le cours des choses comme ils l’ont fait dans le passé. Louis XVI a perdu sa tête pour avoir méprisé le peuple. D’autres pourraient bien, dans un proche avenir, perdre leurs privilèges et leurs oripeaux pour les mêmes raisons.

Il revient aux hommes et aux femmes de gauche, dans le droit fil de leurs glorieux aînés, de construire un projet capable de remettre la France sur le chemin des valeurs de La Révolution Française et sur la route du progrès social, indissolublement liés. Résistance Sociale est prête à prendre toute sa part dans ce combat.

Marinette BACHE

Documents joints
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