Journal "REsistance SOciale" N° 33
Janvier 2006
Mis en ligne le janvier 2006
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité internationale/ Le contrat nouvelle embauche/ Après le CNE et le CPE, le CPU ?/ L’Aube, un département sinistré/ Nouvelle convention UNEDIC/ Actualité sociale/ Actionnaire EDF malgré moi/ La Sainte patronne du MEDEF

Le mot de la Présidente

Nous voici entrés dans une année prétendue calme puisque sans élection. Elle devrait permettre aux forces progressistes de tirer les leçons de l’année passée et de reconstruire, ensemble, une gauche crédible fondamentalement antilibérale prenant en compte les rejets comme les aspirations du peuple Le rejet c’est .bien sûr avant tout celui qui s’est exprimé le 29 mai 2005 par le Non au référendum européen. Il s’agit, au delà de la question européenne, de la manifestation d’un refus profond du libéralisme qui déstructure notre société, instaure pour chacun l’insécurité sociale, généralise la précarisation et impose la domination du « fric » sur le travail.. Au delà des violences et dépradations, justement condamnées unanimement par les habitants des villes et quartiers concernés, la crise urbaine survenue en novembre et décembre 2005 a aussi été l’occasion pour ces couches populaires de placer sous le regard des projecteurs leurs difficultés de vie : chômage massif, emplois précaires, sous-équipements en services publics, habitat et cadre de vie dégradés, communautarismes imposés,… Derrière la fausse vitrine d’habitants d’origine ethnique étrangère complaisamment mise en évidence, c’est un malaise et des urgences sociaux dramatiques touchant l’ensemble de la population de ces quartiers qui sont apparus. Au rejet de la situation d’exclusion vécue par celle-ci, se fait écho l’aspiration à la dignité qu’on ne trouve que dans l’égalité citoyenne et sociale. Mais peut-il y avoir pleine citoyenneté quand on est chômeur ou travailleur précaire ? L’emploi stable et correctement rémunéré reste le premier espoir de chacun, pour soi-même et pour ses enfants. Cette préoccupation doit être au centre de la réflexion des forces de gauche, syndicales, politiques, associatives. Au moment où la dictature de l’actionnariat règne sans partage sur les décisions des entreprises, où pour 1% de bénéfices supplémentaires, on n’hésite pas à fermer une succursale, affirmer autrement que de façon incantatoire que l’emploi ne doit pas être une variable d’ajustement mais une priorité essentielle de l’Etat comme des entreprises, exige une vraie dose de courage de la part des organisations syndicales et politiques, plus souvent prêtes à céder au fatalisme qu’à organiser la résistance. 2006 pourrait être, sans trop d’arrière-pensées, l’année de cette prise de conscience. Il s’agit de retrouver le courage et l’élan pour s’opposer à la culture dominante qui a, ces trois dernières décennies, imposé dans les esprits la mondialisation libérale comme incontournable. Alors que tout naturellement les forces de droite y ont fait leur lit, alors que tout aussi facilement, les sociaux-libéraux continuent se s’en accomoder, le peuple, d’abord assommé, se réveille et affirme clairement son refus de cette société où l’inégalité est reine. Il n’a cependant pu ces dernières années exprimer son refus que de deux façons : d’abord en renvoyant systématiquement à leurs études les gouvernements de droite et de gauche successifs, ensuite en faisant largement gagner le Non au référendum du 29 mai. Mais il aspire à plus et mieux : pouvoir choisir des gouvernants qui représenteront réellement ses intérêts. Un projet et une volonté à reconstruire donc ! Au travail ! Marinette BACHE

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