Journal "REsistance SOciale" N° 34
Février 2006
Mis en ligne le février 2006
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Actualité Internationale/ La liberté en danger/ L‘éducation est-elle encore nationale ?/ Réflexions sur les patriotismes économiques/ Les bras m’en tombent/ Actualité sociale/ Ah, le modèle suédois !

Le mot de la Présidente

Le mois de février s’est ouvert par le « sommet des gauches ». Nous ne pouvons que juger cette initiative positive. L’aspiration du peuple, après sa victoire le 29 mai 2005, à retrouver une -ou des- organisation(s) porteuse(s) de ses espérances est grande et il faut y répondre. Il est tout aussi évident -et ceux qui ont mené le combat du NON au sein de collectifs pluralistes mais surtout hors partis, peuvent en témoigner- que ce peuple militant exige le rassemblement ; il ne supporte plus les querelles de clans, les escarmouches de présidentiables auto-proclamés, les déclarations suffisantes ou les donneurs de leçons. Le peuple veut que son refus du libéralisme, ciment du vote NON, soit au coeur de toute recomposition de la gauche. Ce refus devra être entendu par les différents courants de la gauche actuelle et, sauf à se discréditer durablement, ils devront en tirer une ligne de conduite opératoire :
- refus du libéralisme et pouvoir économique et financier indépendant, ça ne marche pas !
- refus du libéralisme et privatisations des services publics, ça ne marche pas !
- refus du libéralisme et instauration de nouvelles inégalités par la décentralisation, ça ne marche pas !
- refus du libéralisme et mise en cause des acquits sociaux (retraite, sécurité sociale,…) ça ne marche pas ! - refus du libéralisme et explosion de profits financiers tandis que stagnent les salaires, ça ne marche pas ! - refus du libéralisme et acceptation des délocalisations, ça ne marche pas ! - refus du libéralisme et destruction du droit du travail, par Bolkestein ou par le CPE, ça ne marche pas !

Si les gauches acceptent ce constat et ces exigences, elles pourront poser les bases d’un programme à proposer aux Français en 2007. C’est ce que le peuple du 29 mai espère pour donner un débouché à son vote.

En attendant, la droite ne reste pas l’arme au pied. La droite a le pouvoir et elle s’en sert au bénéfice de ses mandants. La dernière décision en date du Premier Ministre est la mise en place - à coup de 49-3 - du CPE. Il faut combattre le CPE. Frontalement. Et pour ce qu’il est : une grave remise en cause du droit du travail. Après les CDD seniors et le CPE, il s’agit bien de mettre définitivement à mal le contrat à durée indéterminée, la base du contrat de travail « à la française ». Ceux qui comparent le CPE aux TUC, CEC, CES et autres CEJ, inventés par la gauche libérale pour cacher les chiffres du chômage ou occuper les jeunes désoeuvrés en leur donnant quelques sous se trompent lourdement. Bien sûr, il aurait fallu, en son temps, dénoncer un peu plus clairement ces palliatifs inopérants, mais, dans leur essence, ils n’avaient pas la nocivité du CPE. Il s’agit là, plein emploi ou pas, de donner satisfaction au MEDEF en dépeçant le droit du travail, en isolant le salarié face aux patrons. Etre de gauche, ce n’est pas seulement donner un travail à chacun – ou alors Jacques Myard et Tony Blair, selon leurs dernières déclarations, seraient de gauche – c’est donner à chacun un travail correct, matériellement, moralement, financièrement.

Marinette BACHE

Documents joints
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