Journal "REsistance SOciale" n° 86
Octobre 2010
Mis en ligne le 21 octobre 2010

CONTINUONS LE COMBAT !

Au sommaire ce mois-ci :

L’édito / Solidarité internationale / La Poste : attention danger / IVG : mobilisation le 6 novembre à Paris / Quelques indications à propos du point de conjoncture Insee de septembre / Commission Attali : plus libéral que moi tu meurs / Actualité sociale : Monoprix, Lejaby / Bouclier fiscal/ISF : à qui perd gagne / Petite arithmétique des retraites… Cherchez l’erreur ! / Coup de gueule : Notre santé, leurs économies ?

L’Edito de Marinette Bache, présidente de Résistance Sociale :

7 septembre, 23 septembre, 2 octobre, 12 octobre, 16 octobre, 19 octobre…

Les journées de grève et de manifestations se succèdent, toujours plus suivies. 3,5 millions dans la rue le 12 octobre, sans doute encore plus le 19. Pourtant, Sarkozy et son gouvernement restent sourds à l’appel du pays qui leur dit de ranger leur projet au placard. (...)

(...) Mais les frères Sarkozy n’en ont cure. L’un a le pouvoir et veut s’en servir jusqu’au bout, quitte à mettre le pays à feu et à sang, l’autre attend la manne qu’il ne manquera pas de toucher si le projet va jusqu’à son terme.

Car l’objectif, en abaissant de facto le montant des retraites, c’est bien d’inciter les salariés à souscrire une assurance privée dont Guillaume Sarkozy serait l’un des grands bénéficiaires.

Comme il le serait d’ailleurs si ses autres projets voyaient le jour, en particulier l’assurance privée dépendance obligatoire.

2012 approche à grands pas et ce sera bientôt l’heure du bilan et des comptes pour cette droite arrogante qui foule aux pieds deux siècles de conquêtes sociales.

En attendant, il faut continuer de lutter pour s’opposer autant que possible à cette destruction du modèle social français que beaucoup de pays nous enviaient il n’y a pas si longtemps. Comme l’hôpital public, qu’on détruit peu à peu, comme l’éducation, qui aura beaucoup de mal à se relever des saignées de personnels pratiquées ces dernières années, comme la fonction publique en général, victime des réorganisations incessantes et des suppressions d’emplois qui cassent son efficacité...

Le mouvement social de grande ampleur auquel nous assistons aujourd’hui nous laisse néanmoins espérer une fin proche pour ce travail de sape.

A condition que la gauche ne se laisse pas endormir par les sociaux-libéraux qui gravitent encore en son sein et pour qui les projets de la droite ne seraient qu’à rectifier à la marge, dans un sens un peu plus « social ». Et on aimerait que le refus nettement majoritaire du pays vis-à-vis de la réforme des retraites soit aussi partagé au plus haut niveau par tous les dirigeants de la gauche.

La poursuite de l’unité syndicale - que nous avons toujours soutenue à Réso – est, de ce point de vue, une sacrée défaite pour celui qui se vantait il n’y a pas si longtemps de la soi-disant absence d’impact des grèves. L’implication de la jeunesse dans les manifestations rend encore plus forte la résonance de la rue, même si le pouvoir tente d’en profiter pour jouer les provocations.

Mais la grogne du pays est telle que le moindre incident grave sera imputé, non pas à la jeunesse, mais à l’équipe au pouvoir à l’Elysée et à Matignon. Et ce n’est pas le remaniement ministériel qui changera grand-chose.

Et si la victoire était au bout, cela ne pourrait que renforcer le besoin d’unité politique et syndicale qui transcende dans les manifestations. Bien sûr, pas pour replâtrer quelques fissures, mais pour remettre le pays sur la voie du progrès social.

C’est dans ce contexte qu’auront lieu dans un peu plus d’un mois à Saint-Pierre-des-Corps, nos huitièmes Vendémiaires avec le soutien actif de la Convergence 37.

L’occasion pour réfléchir à l’avenir, aux moyens de renforcer la convergence des luttes et à la nécessité de permettre leur débouché sur le plan politique.

Marinette BACHE