Journal "REsistance SOciale" N° 35
Mars 2006
Mis en ligne le mars 2006
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale/ La précarité des femmes au début du 21ème siècle/ Fusion GDF/Suez/ CPE/ Vous avez dit service public ?

Le mot de la Présidente

En ce mois de mars où, traditionnellement, l’hiver n’est pas encore fini mais où les premiers bourgeons du printemps commencent à apparaître, la situation économique et sociale de la France est loin d’être au beau fixe.

Sous couvert de patriotisme économique, le gouvernement lance la privatisation de Gaz de France dans le cadre d’une fusion avec Suez, censée préserver celle-ci de l’OPA de l’italien Enel.

Pourtant, même le ministre Thierry Breton reconnaît que ce mariage était prévu depuis plusieurs mois ! Quant à l’ancien ministre de l’Education et des affaires sociales, François Fillon, aujourd’hui conseiller spécial du président de l’UMP Nicolas Sarkozy, il n’hésite pas à reconnaître que la privatisation d’EDF serait pour lui dans l’ordre des choses ! Après cela, comment les Français pourraient-ils avoir confiance dans la parole de l’équipe Villepin/Sarkozy qui, un jour, nous déclarent, la main sur le cœur, qu’ils défendent les intérêts de la France, pour, le lendemain, brader ses entreprises au plus offrant comme on l’a vu avec les autoroutes ou la SNCM ?

Décidément, la France et les Français méritent mieux que cette équipe de petits marquis qui se croient revenus au 19ème siècle, comme on le voit avec leur « contrat première embauche », qui n’est autre qu’une amorce de précarisation généralisée du droit du travail. Les Français, et les jeunes en particulier, l’ont bien compris alors, qu’après une embellie de quelques mois, le chômage repart à la hausse, dans le même temps où les profits des entreprises n’ont jamais été aussi élevés. Résistance Sociale soutient sans réserve ce nouveau combat de la jeunesse et de l’ensemble du monde du travail. Ce n’est pas en généralisant la précarité qu’on réduira le chômage. On le voit avec le « contrat nouvelle embauche » qui n’a pas apporté une seule création nette d’emploi.

Pour vaincre le chômage, il faut s’attaquer de front à ses causes : l’absence de croissance bien sûr mais aussi la volonté du patronat de s’en servir comme arme de dissuasion à l’égard de ceux qui voudraient augmenter les salaires et ainsi diminuer les profits des entreprises et de leurs actionnaires.

Et pourtant, n’en déplaise à Madame Parisot, il faudra bien en passer par là si on veut redonner confiance à nos compatriotes. Tant que le pouvoir d’achat stagnera, voire baissera, les Français ne consommeront pas. Or, sans consommation, il n’y a pas de croissance et sans croissance pas d’investissement.

Au lieu de cela, on nous propose de faire des heures supplémentaires et de partir à la retraite de plus en plus tard en touchant de moins en moins.

Il est temps que prenne fin ce retour en arrière ou sinon l’horizon du 19ème siècle se rapprochera à grands pas !

Pour cela, la gauche doit construire un projet capable de redonner confiance à notre pays, de le sortir de la crise où il s’est enfoncé depuis vingt ans. Alors, et alors seulement, la France et les Français pourront retrouver le chemin de l’espérance.

Marinette BACHE

Documents joints
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