Journal "REsistance SOciale" N° 36
Avril 2006
Mis en ligne le avril 2006
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Actualité Internationale/ Les transports publics/ Rions un peu/ Hôpitaux en Grande Bretagne : l’échec du partenariat public/privé/ Actualité sociale/ Coup de Gueule

Le mot de la Présidente

Après les retraites et la sécurité sociale, le Premier Ministre, Dominique de Villepin, a décidé voici deux mois de s’attaquer à un autre pan du modèle social français, à travers le contrat de travail. Après une expérience plutôt réussie – de son point de vue – avec le CNE, mis en place par ordonnances en plein mois de juillet 2005, à une période où la mobilisation syndicale ne pouvait évidemment prendre corps, et, ce, d’autant moins que rares sont les entreprises concernées par le CNE qui comptent un délégué syndical, il a donc récidivé avec le CPE, espérant pouvoir passer en force, après un simulacre de débat au Parlement, et sans la moindre concertation préalable avec les organisations syndicales.

Il en est aujourd’hui pour ses frais avec une mobilisation syndicale, étudiante, lycéenne qui n’a cessé de prendre de l’ampleur, soutenue par une forte majorité de Français, affirmant clairement son refus d’avoir la précarité pour seul horizon, lasse de ces millions de chômeurs et de précaires dont le nombre ne cesse de grandir malgré les effets de manche des gouvernements depuis 20 ans.

En s’arc-boutant à son CPE, le Premier Ministre aura au moins réussi une chose : recréer l’unité entre le monde du travail et la jeunesse, dont on a parfois déploré la passivité et l’absence d’engagement ces dernières années. Quelle que soit l’issue de ce combat, le libéralisme et le projet de rupture de Sarkozy en auront pris un coup. Le référendum sur le traité constitutionnel européen avait déjà permis à nos concitoyens de comprendre ce qu’étaient l’Europe et la mondialisation. Le combat contre le CPE aura permis de mettre en lumière ce qu’est le projet social de la droite, que les sociaux-libéraux ne prennent d’ailleurs pas les moyens de combattre.

A un an de la prochaine élection présidentielle, cela doit plus que jamais inciter les responsables politiques de la gauche à travailler ensemble à l’élaboration d’un projet commun anti-libéral et porteur d’espérance. Une simple alternance avec la reprise par la gauche sociale-libérale des projets de la droite ne ferait que cristalliser encore davantage le fossé entre le peuple et ses gouvernants. Ce serait alors la démocratie elle-même qui se trouverait en danger. C’est pourquoi les semaines et les mois qui viennent vont être cruciaux pour l’avenir.

A chacun d’apporter sa pierre pour bâtir enfin une véritable alternative au service de notre peuple. Résistance Sociale y est prête pour sa part.

Marinette BACHE

Documents joints
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