Journal "REsistance SOciale" N° 37
Mai 2006
Mis en ligne le mai 2006
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale/ L’UE et les européens : un sondage révélateur/ La flexisécurité danoise : le conte et la réalité/ Appel de la Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics/ Actualité sociale/ Qui veut tuer l’hôpital public ?

Le mot de la Présidente

Que nos amies Marie Renault et Aure André veuillent bien me pardonner mais mon édito aura un peu aujourd’hui la forme d’un « coup de gueule » !

Comment faire autrement dans cette actualité ? Selon les médias, celle-ci serait dominée par l’affaire Clearstream ! Les politiques, de droite comme de gauche, jouent tous le même jeu.

Or, que révèle le scandale Clearstream ? Rien ! Seulement, qu’à droite, on est prêt à tout pour écraser son rival et, qu’à gauche, on se réjouit de cette bataille de chiffonniers sur fond de « secrets d’Etat » et de magouilles financières. Belle nouvelle ! Qui ne savait pas que Villepin et Sarkozy, qui chassent sur les mêmes terres, sont prêts à se tuer mutuellement ? Qui ne savait pas que les ténors du PS aimeraient bien que le seul rejet de la droite leur permette, sans avoir à se remettre en cause, de revenir au gouvernement ?

Certes, le système est pourri. Faut-il en déduire que les institutions de la Vème République sont obsolètes ? C’est un débat. Il n’est pas essentiel.

Ce qui gangrène le système c’est que, malgré les alternances politiques, c’est toujours le libéralisme qui est gagnant.

Ce n’est ni l’affaire Clearstream ni l’avènement d’une nouvelle constitution qui préoccupe le peuple. C’est sa vie quotidienne. Aussi, il reste un spectateur à la fois désabusé, déçu et sévère de ce manège politico-médiatique.

Pendant que les politiques se chamaillent hors sol, le peuple souffre, comme en témoigne une récente étude de l’INSEE, montrant que, contrairement aux idées reçues, la France n’est pas le pays d’Europe où les salaires sont les plus importants ni le temps de travail le moins élevé, loin s’en faut. Cette souffrance, le peuple l’exprime en silence, pour l’instant. Mais, dans un an, il aura l’occasion de dire à nouveau ce qu’il pense dans les urnes, comme il l’a fait le 29 mai 2005 lors du référendum sur la « constitution européenne ».

Et soyez-en sûrs, à cette occasion, le peuple ne se contentera pas de belles paroles, comme il l’a une fois de plus montré récemment, en obligeant le gouvernement à retirer le CPE, après avoir affiché sa détermination et son soutien sans faille au combat des organisations syndicales étudiantes et salariées. Il ne se déplacera aux urnes que s’il est convaincu que ses attentes seront enfin prises en compte.

A gauche, seul un candidat qui, dès aujourd’hui, saurait remettre le social au coeur de son projet, pourra espérer porter ses espoirs.

Marinette BACHE

Documents joints