Journal "REsistance SOciale" N° 42
Novembre 2006
Mis en ligne le novembre 2006
Sommaire : Le mot de la Présidente/ Solidarité Internationale/ Directive postale/ Les leçons du FMI à la France/ Actualité sociale/ Ah, ces sacrées bonnes femmes !

Le mot de la Présidente

Les dés sont donc jetés. Une forte majorité des adhérents du Parti Socialiste a décidé de désigner Ségolène Royal comme candidate à l’élection présidentielle, au terme de trois mois de débats, où les questions de fond ont bien peu été abordées et les questions sociales encore moins.

Ce résultat ne doit pas surprendre. Il ne faudrait pas en conclure hâtivement que le PS est devenu social-démocrate ou social-blairiste à 80 %.

De nombreux socialistes de gauche ont décidé de voter pour Ségolène Royal, moins en fonction de ses orientations réelles ou supposées que, parce qu’à tort ou à raison, elle incarnait une certaine forme de renouvellement. Ce sentiment, largement partagé dans l’électorat de gauche, nous pose question.

A l’évidence, et on peut le regretter, le clivage essentiel exprimé par le vote du 29 mai 2005 ne sera pas le déterminant du choix des électeurs aux présidentielles d’avril 2007. Et pourtant, ce clivage reste fondateur. Le sentiment profond du peuple ne sera pas remis en cause par son choix lors de cette élection.

Nul doute que, pour des millions de salariés, le plus important c’est d’éviter que ceux qui incarnent le plus le libéralisme ne puissent continuer leur œuvre destructrice. Nous ne nous permettrons pas, à Résistance Sociale, de les condamner pour cela.

Nous l’avons toujours dit, notre combat pour la République Sociale s’inscrit dans la durée. Il ne s’arrêtera pas au soir de l’élection présidentielle.

Si le président élu est « de gauche », il faudra créer le rapport de forces nécessaire pour que les attentes populaires exprimées dans la rue ou dans les urnes en décembre 1995, en avril-mai 2003- 2004, en mai 2005 comme en mars 2006, soient prises en compte. Cela concerne aussi bien les militants politiques engagés dans les différentes formations de gauche que les syndicats et les militants associatifs.

Que ce soit dans le cadre de notre association ou au travers de « Devoir de Résistance », nous devrons aider à cette prise de conscience collective indispensable, si on veut éviter la spirale infernale connue dans le passé : déception puis désaffection et enfin retour de la droite au pouvoir.

Notre objectif d’une reconstruction d’une gauche véritable, capable de nous conduire vers la République Sociale, passe aussi par là, par le lent cheminement de la confrontation des idées qui permet de convaincre toujours plus d’hommes et de femmes que le choix n’est pas entre la résignation et le renoncement mais qu’il y a place aussi pour la résistance qui demain peut et doit conduire à la renaissance.

Marinette BACHE

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