Journal "REsistance SOciale" n° 83
Juin 2010
Mis en ligne le 22 juin 2010

Au sommaire ce mois-ci :

Solidarité internationale / Infos du Parlement européen / Non au productivisme, oui à la productivité / Services publics, vision d’avenir ? / Préparation des Etats Généraux pour le service public / 24 juin : communiqué commun CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA / Réforme des retraites : communiqué de Résistance Sociale / Coup de gueule

Le mot de la présidente :

Le mois dernier a été marqué par deux événements que je veux relever. D’abord, le succès du deuxième Printemps des services publics, organisé par le Collectif Paris – Ile-de-France pour la défense et le développement des services publics dont Réso fait partie. Nous avons tenu un stand qui a beaucoup été visité et nous ne pouvons que souhaiter que des initiatives parallèles se tiennent dans les autres régions, dans le cadre, par exemple, de la préparation des Etats Généraux des Services Publics.

Ensuite, le succès, également, de la manifestation intersyndicale du 27 mai, ayant pour thème principal la défense des retraites. Un million de personnes dans la rue, à travers toute la France, ce n’est pas rien. Et cela n’a pas échappé au gouvernement qui continue son entreprise de minimisation de la protestation et qu utilise des médias complaisants pour une campagne publicitaire honteuse visant à la fois à culpabiliser les salariés et à imposer dans les têtes de fausses évidences entraînant de fausses – et mauvaises – solutions. Je vous renvoie au texte publié dans le numéro de janvier 2010 de Réso intitulé « 7 contre-vérités ». Prochain rendez-vous le 24 juin !

Et malgré des interprétations fantaisistes des journalistes, les sondages sont clairs : les solutions proposées par le gouvernement sont rejetées par au moins ¾ des Français. Lesquels avancent leurs propres solutions : taxer le capital et les spéculateurs (74 %) ; augmenter les impôts des plus riches (82 %) et supprimer le bouclier fiscal (68 %).

Pendant ce temps, les plans de rigueur continuent leurs ravages à travers l’Europe : la Lituanie (qui croit remédier à la morosité ambiante par le défilé de poupées Barbie), la Roumanie, la Grèce mais aussi l’Espagne et le Portugal. Sans oublier l’Allemagne, la Grande Bretagne et la France, ni le Danemark. Partout la recette est la même : réduction du déficit public (traduction : moins de fonctionnaires, moins de services publics, moins d’aides sociales...), augmentation d’impôts (pas pour les plus riches, par exemple on ne touche pas au bouclier fiscal français), dépeçage des services publics survivants, généralisation des taxes, hausses des prix et gels des salaires (et même baisse dans certains cas). Partout, ces plans engendrent un même rejet de la population avec des manifestations ou autres formes de mobilisations importantes.

Si les citoyens sont si nombreux à refuser les plans catastrophes, c’est qu’ils ne croient en rien que cela apportera une solution à leurs problèmes. Au contraire, ils pensent – et ils ont bien raison – que cela aura un impact négatif sur l’emploi et qu’on en profitera pour baisser les retraites. Chacun voit bien que cette révolution conservatrice qui s’étend à toute l’Europe, avec la complicité de dirigeants qui se disent socialistes comme Monsieur Papandréou, président de l’Internationale Socialiste, a, avant tout, pour objectif de permettre aux banques de se refaire une santé sur le dos des citoyens. Et, tant pis, si ça a pour conséquence une montée de l’extrême droite, comme au Danemark.

Pendant ce temps, les partis politiques, en France, préparent les futures élections présidentielles.

J’ai déjà eu l’occasion de dire qu’à Réso, cette élection, qui a tué la gauche de projet, n’avait guère nos faveurs. Cependant, si nous saisissions tous cette occasion pour interroger les candidats potentiels sur les sujets ci-dessus évoqués ? Ce serait un bon critère de sélection, non ?

Un dernier mot : laisserons-nous la commission européenne casser la SNCF comme elle a cassé la Poste ? Voilà qui mériterait une vraie mobilisation politique, syndicale et ... unitaire !

Marinette BACHE