Journal "REsistance SOciale" n° 77
Janvier 2010
Mis en ligne le 10 février 2010

Au sommaire ce mois-ci :

Le mot de la présidente / Solidarité internationale / Assemblée générale de Convergence / Education / SNCF : les raisons d’une grève / Réforme territoriale / Coup de gueule

Le mot de la présidente :

Henri Proglio touchera-t-il « son » double salaire ? Cela semble être une des grandes questions du moment… Mais non, mais non, la question n’est pas celle-ci, M. Proglio l’a précisé : il veut juste 2 millions d’euros, et peu importe qu’ils lui soient payés par EdF ou Véolia !

Pour les traders français, le bon temps est revenu, merci pour eux : 300 000 € en moyenne pour chacun d’eux cette année ; et pourtant le Président Sarkozy vient de le réaffirmer : « le métier d’un banquier n’est pas de spéculer ». Pendant ce temps, les députés ont voté l’imposition des indemnités pour accident du travail.

Malgré l’augmentation de 700 000 chômeurs en un an, le même Nicolas Sarkozy, assure également que le chômage va baisser dans les semaines qui viennent. Pour qui ? Il est vrai qu’on nous chante aussi que c’est la fin de la crise. Nos concitoyens, eux, tremblent toujours pour leur emploi –quand ils en ont un– et la précarisation continue de se généraliser... Les usines occupées pour cause de délocalisation, et pour obtenir un meilleur dédommagement, se multiplient. Il s’en est fallu de peu que Renault déménage les chaînes Clio de Flins pour la Turquie. Avec un Etat totalement désengagé de la politique industrielle, ce ne sont pas les gesticulations d’Estrosi qui nous rassurent pour l’avenir.

Depuis l’ère Sarkozy, les patrons l’ont bien compris : il n’est même plus utile de faire semblant de se préoccuper de l’intérêt national pour passer à la caisse : privatisation des profits, socialisation des pertes, l’adage est appliqué à la lettre.

Qui croit encore en Sarkozy ? De la taxe carbone à la suppression de la taxe professionnelle, de Copenhague à Davos, il réussit à décevoir même les siens. On s’en moquerait si ce n’était toujours les mêmes - le monde du travail - qui paient. Et si un clair espoir de changement se profilait à l’horizon.

Hélas, l’espoir électoral, seule la droite semble s’atteler à le préparer en la personne de Dominique de Villepin, dont il nous faut rappeler ici que c’est un vrai Chiraquien… de droite. On lui doit quand même de belles attaques contre le Code du travail !

En face, la gauche manque toujours d’un projet construit devant les Français.

L’affaire des retraites est exemplaire. Pour la leader de la gauche, Martine Aubry, il faut avant tout paraître sérieuse vis-à-vis de l’élite économique auto-proclamée : il est donc naturel de « reculer l’âge légal de départ à la retraite de 1 ou 2 ans ». Certes, elle s’est fait rappeler à l’ordre par une partie du PS. Mais être la chef du PS est une chose, être candidat(e) à la présidence de la République en est une autre. Quid d’une véritable prise de position de l’ensemble de la gauche politique qui compte, sur l’âge de la retraite, mais également sur le financement des retraites, sur le partage des richesses, sur le partage des gains de productivité, par exemple ?

Poser cette question, c’est aussi poser la question du financement de la santé, de l’éducation, des services publics en général. Poser cette question, c’est également poser la question de la ré-industrialisation du pays, de la relance de la production de la France et en France, du type de production et de qui la contrôle.

On n’a pas vraiment l’impression que nos partis s’y intéressent et portent ce débat devant le peuple.

Eh bien, à RESO, nous allons faire prochainement quelques propositions en ce sens. Et essayer d’aller pour cela au devant des citoyens.

Marinette BACHE, présidente de REsistance SOciale

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