

Au sommaire ce mois-ci :
p.1 : L’édito / p.2 : Actualité sociale : les associations en mode survie ? ; les découverts bancaires / p.3 à 6 : Place au débat : les faces cachées de la « dose » de capitalisation / p.6 : Les bras m’en tombent : des fonctionnaires pas si inutiles que ça / p.7 : Brèves sociales / p.8 : Coup de gueule : les retraités : des nantis dans le collimateur du gouvernement ; les grands patrons et les ultra-riches : des protégés avec l’argent public.
L’édito de Pierre Kerdraon
En cette mi-novembre une question est sur toutes les lèvres : y aura-t-il un budget en décembre ? Ne comptez pas sur moi pour y répondre. Une chose est sûre : les délais constitutionnels pour le vote d’un budget par le parlement rendent difficile l’exercice cette année d’autant que l’Assemblée Nationale et le Sénat ne sont pas d’accord et que Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas utiliser l’article 49-3 de la constitution. Les concessions timides faites par le gouvernement dans l’espoir d’obtenir au moins l’abstention du Parti Socialiste vont vraisemblablement être rejetées par les sénateurs. Il en va du report de l’allongement de l’âge de la retraite pour certaines tranches d’âge mais aussi du vote de nouvelles taxes sur les entreprises et les ménages les plus riches.
Parions aussi que les sénateurs seront favorables aux propositions gouvernementales visant à augmenter les franchises médicales et qu’ils tenteront à nouveau de supprimer l’aide médicale d’état ou tout au moins de la restreindre fortement. Si les choses vont au bout, pas sûr que le texte qui sortira de la commission mixte paritaire soit voté par l’Assemblée nationale.
Une chose est sûre : que le gouvernement soit contraint de recourir à une loi spéciale ou de passer par des ordonnances, cela coûtera cher à l’Etat et aux Français.
L’hypothèse d’une censure du gouvernement est toujours bien réelle mais celle d’une dissolution d’ici la fin de l’année semble en revanche improbable. Cela obligerait nos compatriotes à voter pendant les fêtes de fin d’année compte tenu des délais contraints.
Tout cela parce qu’Emmanuel Macron a refusé de reconnaître le vote des Français en juin 2024 et de nommer un Premier ministre de gauche, ce qu’il peut encore faire si Lecornu tombe.
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 : L’édito p.2 : International : Droits et luttes des femmes dans le monde / Les bras m’en tombent : Trump s’attaque aux services p.3 à 6 : Place au débat : Alternatives à la tronçonneuse p. 6 : Actualité sociale. Avez-vous remarqué ? p. 7 : Brèves sociales : Privatisation du rail ; mortalité infantile ; grandes fortunes et pauvreté p. 8 : Coup de gueule : Mais où sont passés les Duplomb Lajoie ??

Les dépenses de la Sécurité sociale doivent augmenter nettement plus vite que l’inflation :
• La population française augmente.
• L’espérance de vie a augmenté, donc il faut davantage de dépenses de santé (maladies chroniques, autonomie, …). Il y a 17 millions de retraité.es…
• Les innovations thérapeutiques sont onéreuses.
• La financiarisation augmente les couts et freine l’égalité d’accès aux soins. • Les effets secondaires de mesures d’économie : lorsqu’on supprime un hôpital de proximité on augmente les couts de transport sanitaire. Lorsqu’on reporte l’âge de la retraite, il y a davantage d’arrêts maladie de longue durée, … L’augmentation naturelle des dépenses de santé est estimée à 4,6 % par an. Il faudrait même davantage comme rattrapage. Lecornu ne prévoit que 1,6 % (ONDAM, Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie). C’est un rationnement des soins. Les pensions de retraite sont en moyenne de l’ordre du SMIC. Ils osent vouloir les baisser !
Multiplication des mesures qui impactent la vie quotidienne de toutes les générations : Santé : 7,5 milliards d’économies en 2026. Si on ne les arrête pas, ce n’est qu’un début : la CNAM prévoit 22 Md d’économies structurelles d’ici 2030.
Doublement et extension des franchises (2,3 Md), offensive contre les ALD (maladies chroniques), les transports sanitaires, pression sur les médecins (arrêts de travail…), sur l’AME, gel des prestations sociales (APL, RSA, …), rabot des allocations familiales, taxe de 2,05 % (1 Md) sur les complémentaires (qui ont déjà augmenté de 40 % en 7 ans) …
La CNAM travaille sur l’importation depuis les USA de leur modèle de chirurgie « hors bloc » donc sans bloc, sans lits, dans des locaux libéraux, au détriment de l’hôpital public.
L’augmentation du budget autonomie ne permet pas, et de loin, de faire face aux besoins correspondant au pic du « baby-boom ». Retraites et retraité.es
Gel des pensions en 2026, revalorisation inférieure à l’inflation jusqu’en 2030 minimum, pareil pour l’Agirc-Arrco (retraite à points), remplacement de l’abattement de 10 % par un abattement forfaitaire de 20 000 €, donc un nivellement par le bas. Même le modeste report de la réforme de 2023 est incertain puisque c’est un amendement qui dépend non seulement du vote de l’Assemblée nationale mais ensuite du vote du PLFSS, actuellement un « musée des horreurs ».
64 ans ça ne leur suffit pas, il y a beaucoup de « tronçonneurs » en France. Lecornu veut réactiver le conclave, rebaptisé conférence, mais en pire : nouvelles exonérations massives de cotisations sociales, retraite à points, capitalisation, forment un tout rejeté par une immense majorité des salarié.es, de la population
Suppression de 3000 fonctionnaires, notamment dans l’enseignement, gel du point d’indice. Augmentation des impôts et contributions (CSG…) des contribuables, mais nouvelle baisse pérenne pour les entreprises (CVAE)
La question centrale des salaires.
• Le déficit 2025 s’explique en partie par des salaires plus faibles que prévu. 2026 s’annonce encore pire. Exemple la BNP : pas d’augmentation générale, juste un coup de pouce à la prime Macron, défiscalisée et désocialisée, soit 0 pour la Sécu.
• La masse salariale du privé, dont les cotisations, est de l’ordre de 1100 Md. Elle doit augmenter. L’inflation ces dernières années -qu’on a tant reprochée aux retraités – a entraîné un effet d’aubaine de 20 milliards parfaitement injustifié. On peut lutter plus énergiquement contre la fraude (à 80 % les professionnels se santé). Il est inacceptable de se donner 2050 comme objectif pour l’égalité salariale femmes – hommes, ... Oui, il faut travailler plus pour générer davantage de cotisations, de ressources fiscales.
6,5 millions d’inscrits à France Travail veulent travailler ou travailler plus. Nul besoin de mettre l’âge minimum de la retraite à 64, 67, 70 ans, voire plus avec le contrat senior.
Au sommaire ce mois-ci :
p.1 : L’édito / p.2 : International : Italie, Espagne, Portugal / Les bras m’en tombent : Encore un traité de libre-échange / p.3 à 5 : Place au débat : Sortir des crises / p. 6 à 7 : Actualité sociale : Le plan « Bayrou » sur la santé / p. 7 : Brève sociale : Aides aux entreprises / p. 8 : Coup de gueule : A douze on est plus fort ?
L’édito de Pierre KERDRAON
En cette fin d’été qui a parfois des allures d’automne, Bayrou a donc décidé d’abandonner la partie non sans s’être donné un satisfecit sur la politique qu’il a soutenue depuis 2017. Une fois de plus Macron a choisi d’adresser un doigt d’honneur à une large majorité de nos compatriotes en nommant pour le remplacer le plus fidèle de ses soutiens, Sébastien Lecornu. Cette fois c’est un fusil à un coup. Si comme c’est probable Lecornu ne parvient pas à éviter la censure le Président de la République n’aura plus qu’un choix : la dissolution ou la démission.
Les sondages le montrent : une nouvelle dissolution aboutirait vraisemblablement à une Assemblée nationale aussi divisée que l’actuelle et donc ne résoudrait rien. Toujours d’après les sondages, la démission de Macron serait susceptible d’amener au pouvoir Le Pen ou Bardella. Dans tous les cas ce serait les Français qui seraient les grands perdants. Pourtant la mise en œuvre d’une autre politique économique et sociale pour remplacer le macronisme est possible à condition d’analyser justement la situation présente.
Si la France croule sous les déficits ce n’est pas à cause de dépenses exagérées mais en raison de recettes insuffisantes. Que ce soit à travers les réformes conduites sous Hollande ou celles mises en œuvre par Macron et ses gouvernements les cadeaux donnés aux entreprises et aux plus fortunés ont conduit l’Etat à s’appauvrir. La politique de l’offre est censée permettre aux entreprises de mieux vendre leurs produits mais elle aboutit à l’effet inverse en réduisant le pouvoir d’achat de l’immense majorité de nos compatriotes. Jamais le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté n’a été aussi élevé. (.../...)
REsistance SOciale
Association loi 1901
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Présidente de RESO
et directrice de la
publication :
Marinette BACHE